Le roi du Maroc, Mohammed VI, a entamé le 19 mai dernier une tournée en Afrique qui doit le conduire au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau et au Gabon. C’est la 3e visite qu’effectue le souverain marocain dans ces pays en l’espace de trois ans. Officiellement, ce périple africain est placé sous le signe du «travail» et de «l’amitié», même si l’objectif de cette tournée royale est avant tout de renforcer l’influence économique et politique du Maroc sur le continent.
Arrivé le 19 mai au soir à Dakar, première étape de sa tournée, le roi a été accueilli à l’aéroport de Dakar la capitale sénégalaise, par le président Macky Sall et des membres de son Gouvernement, puis salué par des coups de canon.
Le roi Mohammed VI doit rester au Sénégal une semaine pour un séjour dont les détails n’ont pas été dévoilés. Les dirigeants sénégalais et marocains doivent signer une quinzaine d’accords de coopération lors de cette visite, a indiqué le président sénégalais, Macky Sall.
Au Sénégal, des investisseurs marocains sont présents dans différents secteurs dont les banques et les assurances, l’immobilier, l’électrification rurale et la santé.
Après le Sénégal qu’il doit quitter le 27 mai selon une source officielle, Mohammed VI est attendu en Guinée Bissau, en Côte d’Ivoire et au Gabon.
Sur le plan économique, plus de la moitié des investissements directs à l’étranger (Ide) du Maroc ont concerné l’Afrique au cours des cinq dernières années, pour un montant d’1,5 milliard d’euros, selon l’Office national des changes. Rabat y est notamment très actif dans l’immobilier, le secteur bancaire ou encore les télécommunications. Même s’il ne faut pas occulter le fait qu’en dépit du fort potentiel de croissance de l’Afrique subsaharienne les marchés tunisien et égyptien demeurent les principales débouchées pour les exportations marocaines sur le continent.
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne représentent à peine 7% des exportations du Maroc et 2,6% du commerce marocain. Bien que ces échanges commerciaux du royaume avec l’Afrique aient augmenté ces dernières années de 20%, ceux-ci sont néanmoins limités par rapport à d’autres acteurs de poids sur le continent.
Le Maroc exporte entre autres des produits alimentaires (37%), chimiques (20%), machines et matériels de transport (21%). En revanche, le pays importe des combustibles (51%), des minerais et métaux (14%) et des produits alimentaires (10%). Le Maroc est le second investisseur interne du continent après l’Afrique du Sud. Les Ide du Maroc en Afrique subsaharienne restent cependant modestes en comparaison des investissements que consentent d’autres pays (à peine 400 millions de dollars en 2009). A titre d’exemple, la Chine a mis, à elle seule, 44 milliards de dollars sur la table durant la même période.
N.K
Un partenariat de longue date avec le Sénégal
Ce n’est pas un hasard si le roi du Maroc entame une fois de plus sa tournée africaine par le Sénégal. Les deux pays sont liés historiquement par de très bonnes relations diplomatiques. De nombreux partenariats notamment, sur le plan économique, culturel, religieux, existent entre le royaume chérifien et le pays de la Téranga. Selon l’Agence de presse sénégalaise (Aps), dans le cours de l’année, un partenariat a été signé entre le Crédit agricole du Maroc et la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cnca). L’objectif est de favoriser le partage d’expérience et d’expertise entre les collaborateurs.
De même, sur le plan de l’énergie, un partenariat avait été conclu, en 2006, entre l’Office national de l’énergie (One) du Maroc et l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser). L’objectif : assurer la distribution de l’électricité dans la ville de Saint-Louis. Et sur le plan de l’enseignement supérieur, les deux pays sont aussi très liés. Le Maroc réserve aux étudiants sénégalais, qui perçoivent tous une bourse, un quota de 558 places pédagogiques. Dakar, pour sa part, accueille chaque année une centaine d’étudiants marocains, venus principalement étudier à la faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Rabat ne lésine pas non plus sur les moyens sur le plan religieux, prenant en charge la formation de nombreux imams du Mali, de la République de Guinée et de la Côte d’Ivoire.