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1er mai 2015 : Les syndicats exigent l’arrestation de François et Blaise Compaoré

Le 1er mai, fête du travail, les syndicats du Burkina Faso, réunis au sein de l’Unité d’action syndicale, ont remis au ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale leur cahier de doléances 2015. Ayant constaté avec beaucoup de regrets que leurs cahiers de doléances antérieurs n’ont pas reçu de réponses favorables de la part du Gouvernement déchu, l’Unité d’action syndicale s’est inspirée pour 2015 du contenu des cahiers de doléances de 2013 et 2014, avec un accent mis sur la lutte contre l’impunité. En effet, après 8 reports, la rencontre annuelle entre le Gouvernement et les syndicats pour le compte de l’année 2013 s’est tenue le 18 septembre 2014 et s’est soldée par un échec. Les réponses que le Gouvernement avait apportées aux doléances des syndicats n’ayant pas rencontré leur l’assentiment, la rencontre a été immédiatement close quelques instants après son ouverture. «Le Gouvernement n’a pris des engagements que sur quelques points du cahier de doléances.

Les réponses du Gouvernement au cahier de doléances ont été vagues, sans échéancier et parfois sans objet. Elles ne correspondent pas à l’esprit de nos revendications», avait déploré à l’époque Joseph Tiendrébéogo, président du mois des centrales syndicales au sortir des négociations. Aucun communiqué final n’a sanctionné la rencontre, malgré l’insistance du Gouvernement. Quant au cahier de doléances 2014, celui-ci n’a pas été examiné par la Transition, tout comme les plateformes revendicatives objets des grèves des 17 et 18 février, puis du 8 avril. En attendant l’examen de la plateforme 2014 comme l’a promis le Gouvernement, les centrales syndicales et syndicats autonomes lui ont soumis une plateforme minimale (Voir tableau).
En somme, le cahier de doléances 2015 remis le 1er mai dernier comporte 15 points dont 11 concernent l’amélioration des conditions de vie et de travail et 4 portent sur la lutte contre l’impunité, avec un accent sur «la mise aux arrêts de toute personne impliquée dans les crimes de sang et crimes économiques, l’identification et la saisie des biens et fonds détournés par les dignitaires du régime de Blaise Compaoré et la prise sans délai de mesures nécessaires, en vue de recouvrer l’ensemble des fonds expatriés».
Le 1er mai 2015 se commémore dans un contexte particulier, «fortement marqué par l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 qui connaît depuis lors des développements auxquels nous prêtons la plus grande attention», selon les syndicats. (Lire encadré).
La fête du travail a été instituée le 1er mai en souvenir aux ouvriers de Chicago qui ont manifesté il y a de cela 128 ans pour exiger la diminution de la journée de travail à 8 heures. Ce qui leur a valu d’être tirés à balles réelles, entraînant des morts et des blessés graves.
Joël BOUDA


Grèves dans les entreprises: les syndicats rejettent les accusations de trouble à la Transition

Depuis la mise en place des organes de la Transition, le pays a été marqué par divers mouvements de travailleurs : ministères de la Culture et des Infrastructures, Cameg, Brakina, Sap, Socoma, Sofitex, Fasoplast, Semafo, Société des mines du Belahourou, les transporteurs, Canal 3, les greffiers, les contrôleurs et inspecteurs du travail, la Journée nationale de protestation organisée le 8 avril par la Ccvc sur toute l’étendue du territoire national, etc.
Rejetant les accusations selon lesquelles ces manifestations visent à troubler la Transition, les syndicats affirment qu’ils ne peuvent «accepter que les préoccupations des travailleurs et des populations soient mises sous le boisseau, sous prétexte que la mission principale de la Transition est d’organiser les élections». A-t-on besoin d’un Gouvernement de 27 ministres juste pour organiser des élections en 11 mois? s’interrogent-ils.

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