On savait que la saison chaude n’allait pas être de tout repos. La Sonabel, côté électricité, avait déjà pris les devants en informant ses abonnés d’un programme de délestage qu’elle peine aujourd’hui à respecter.
Mais enfin, l’opinion est informée par avance et sait maintenant à quoi s’en tenir. Mais voilà, le 13 mars dernier, la Nationale de l’eau s’en mêle. Elle annonce, elle aussi, des coupures d’eau avec un programme jusqu’en mai. On sera alors aux portes de la saison des pluies. Respect pour le planning!
En attendant, il fait chaud, on n’a pas d’électricité et pour se débarbouiller, il faut réfléchir par deux fois dans certains quartiers. Priorité aux nourrissons, à la cuisine et au café du petit déjeuner.
Le mot d’ordre, c’est rationnaliser l’utilisation de l’eau. Un vrai dilemme quand on sait que la canicule est synonyme d’usage intensif d’eau.
Comme en février 2014, les responsables de l’Onea ont tenu à informer les clients de la capitale de l’incapacité de la société à leur fournir l’eau en continu sur la période de mars à mai. Le fait est que la demande est très forte, mais les investissements dans les infrastructures n’arrivent pas à suivre cette demande. Paradoxe! La ressource est pourtant disponible. Le barrage de Ziga possède une capacité de 200 millions de m3 qui couvriraient largement la demande. Pour cela, il faut revoir les capacités de traitement et de distribution de l’Onea.
Le directeur régional de l’Onea du Centre, Saïdou Kafando, lors de l’annonce du plan de coupure, confirmait : «Pour satisfaire la demande en période de pointe, l’Onea devra assurer une production journalière de 170.615 m3. Pourtant, actuellement, la capacité de production journalière maximale de l’Onea est de 156.000 m3, soit un déficit de 14.615 m3 par jour.
Ce déficit en eau va grandissant chaque année. C’est ce qui explique les baisses de pression et les coupures lorsque la demande atteint un pic, comme c’est le cas actuellement». Si une réponse en termes d’investissement n’est pas trouvée rapidement, les pénuries vont s’accentuer.
Les prévisions de la société pour les mois de mars à mai 2016 seront de l’ordre de 156.000 m3 par jour contre un besoin de 183.738 m3, soit un déficit d’au moins 27.738 m3.
Le bout du tunnel est prévu pour 2017 avec la phase 2 du projet Ziga qui va augmenter ses capacités de stockage et de distribution. C’est donc dans 2 ans.
FW
Assainissement de Ouagadougou : Un taux d’achèvement de 39%
Le secteur de l’assainissement au Burkina Faso fait face à différents défis dont principalement l’insuffisance d’infrastructures adéquates pour la gestion des eaux usées et excreta et des déchets liquides dangereux, la faiblesse du réseau d’évacuation des eaux pluviales, l’absence d’une stratégie nationale d’évacuation des eaux pluviales pour appuyer les schémas directeurs d’assainissement déjà élaborés.
Contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations ainsi qu’à la préservation de l’environnement à travers la facilitation de l’évacuation des eaux pluviales et la gestion des déchets solides, voici l’un des objectifs du programme de Planification stratégique de l’assainissement (Psa) de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (Onea). L’institution a entrepris depuis 1990 d’assainir la ville de Ouagadougou. De 12% en 2004, le taux d’assainissement la ville de Ouagadougou est passé à 39% en 2014, selon les statistiques de la société.
Un pourcentage bien en deça des objectifs fixés par la Nationale de l’eau surtout vu le budget qui a été attribué au Psa.
Remontons en 2007, l’année à laquelle a été lancé le Programme national d’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement pour l’horizon 2015. Dans le cadre de ce programme, de nombreux projets d’assainissement ont connu leur aboutissement, parmi lesquels le plan d’assainissement de la ville de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.
La première phase d’exécution de ce projet a été financée par l’Agence française de développement (Afd) à hauteur de 4,55 milliards, la Banque mondiale avec plus de 1,04 milliard et par l’Onea avec une contribution de 400 millions.
La seconde phase quant à elle a été financée entièrement par l’Afd à hauteur de 3,2 milliards de FCFA.
En ce qui concerne la ville de Bobo, c’est plus de 3,5 milliards qui ont été injectés dans la première phase des travaux pour l’assainissement collectif de la ville. Cette phase a été financée par l’Allemagne. La seconde phase quant à elle est estimée à 1,6 milliard avec un financement de l’Afd.
Mais beaucoup reste à faire pour doter les deux capitales d’infrastructures à hauteur de leurs besoins.