L’aménagement hydraulique est l’un des 5 programmes que déroule le ministère de l’Eau. Son objectif est d’assurer et de sécuriser la disponibilité en eau de surface, en eau souterraine, et les infrastructures pour une valorisation durable de la ressource.
Le point fait sur cette activité lors du Conseil d’administration indique que trois des sept barrages prévus en 2014 ont été réalisés.
Il s’agit du barrage de Wabésan, d’une capacité de 1, 27 million de m3, situé dans la Sissili, région du Centre-Ouest, de celui de Doudou estimé à 1,2 million de m3, localisé dans la province du Sanguié (Centre-Ouest). Le troisième barrage achevé, celui de Ziou situé dans la province du Nahouri (Centre-Sud) a une capacité plus grande de 2,07 millions de m3.
La capacité totale des trois barrages est de 4.546.600 m3, selon l’ex-ministère de l’Eau, de l’assainissement et des ressources halieutiques.
La mobilisation des ressources en eau s’est aussi poursuivie avec la réhabilitation de quatre (4) barrages sur les dix prévus. Elle a concerné ceux de Bèré, de Bougué, de Dallo et de Ouangolodougou. Le programme d’aménagement hydraulique va avec la réalisation et la réhabilitation des périmètres irrigués et des infrastructures destinés aux usages pastoraux, aquacoles et éco-touristiques.
En 2014, le ministère en charge de l’Eau avait envisagé finir les travaux de réalisation de nouveaux périmètres irrigués (1.621 hectares au total), de 117 ha de nouveaux bas-fonds aménagés, en plus de la réhabilitation de 472 ha de périmètre irrigués. Mais à l’heure du bilan en fin décembre 2014, le département n’a pu faire que la moitié des activités programmées, avec en tout 564 ha de périmètres irrigués dont 33 ha à Ziou dans la région du Centre-Sud et 531 ha de périmètres aménagés à Di, grâce à l’Autorité de la mise en valeur de la vallée du Sourou.
La non-exécution des activités restantes s’explique en partie par le contexte caractérisé par la mise en place tardive du budget de l’Etat et les troubles sociopolitiques de fin octobre 2014 qui ont amené à la réorganisation institutionnelle suivie de la fusion du ministère de l’Agriculture et de celui en charge de l’Eau en un seul département.
Christian KONE
Pour une grande exploitation du potentiel
Les différents ouvrages d’art réalisés et réhabilités pour servir de réserve d’eau sont destinés à plusieurs usages. Parmi eux, l’irrigation agricole dont on tente d’augmenter l’exploitation. D’après les données du ministère de l’Agriculture, les superficies exploitées et irriguées représentent seulement 25% du potentiel irrigable. Pourtant, l’eau ne manque pas. Le pays dispose d’un millier de barrages dont 15 grands.
Les ressources sont abondantes au point de permettre de mobiliser environ 5 milliards de m3 d’eau en surface par an, grâce aux 1.200 plans d’eau constitués de barrages, de lacs et de mares.
Les moyennes des précipitations sont de l’ordre de 206 milliards de m3 d’eau dont 8,79 milliards de m3 d’écoulement, 32,4 milliards de m3 d’infiltration et 165,9 milliards de m3 d’évaporation.
Quant aux réserves totales en eau souterraine, elles sont estimées à 402 milliards de m3 pouvant aller jusqu’à 534 milliards de m3 en année humide. Ces ressources sont un atout pour le pays qui a un grand potentiel en matière agricole. On y compte 9 millions d’hectares de terres cultivables, 233.500 hectares (ha) de terres irrigables et 500.000 ha de bas-fonds d’aménagement facile.
De grands aménagements hydro-agricoles existent, sans compter les autres projets hydro-électriques majeurs en cours, notamment ceux de Samendéni (sur le fleuve Mouhoun) et Ouessa (dans le Sud-Ouest du pays), à la frontière avec le Ghana.