Le Burkina a connu une semaine difficile. Deux événements aux conséquences socioéconomiques importantes ont marqué les esprits. La grève des routiers et le mouvement des travailleurs de la Brakina. Les routiers ont bloqué pratiquement tous les principaux axes de circulation, opérant ainsi un blocus de 48h. Pas de transport passagers ni de marchandises, pour demander l’application de la convention interprofessionnelle sectorielle. Une action commando qui a obligé l’autorité à user de la force pour lever les barrières, présageant de l’impact économique de cette manifestation.
Les travailleurs de la Brakina, eux, étaient dans un bras de fer avec leur employeur depuis quelques mois, exigeant entre autres une augmentation de salaire de 100%. Une grève qui s’annonçait «illimitée» a privé en quelques jours le pays de boissons. Ces mouvements ont eu la particularité de s’être mis à dos une bonne partie de l’opinion.Consommateurs et usagers de la route se sont vus pris en otage. Si c’était l’effet recherché, c’est gagné.
Mais, en termes de soutien populaire, l’effet escompté est raté. Mais, le Gouvernement lui a vu plus loin: menace sur la transition, sabotage, voire manipulation. Il a donc brandi le drapeau rouge.
Cette fermeté annoncée est mal reçue par les syndicats et la coalition contre la vie chère qui y voient une tentative de bâillonnement. Chacun n’est-il pas dans son rôle ? C’est de bonne guerre. Le tout est de savoir quelle limite ne pas franchir. Pour cela, il faut s’écouter.
Abdoulaye TAO
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