La situation des garages, des gares routières et des espaces de vente de véhicules d’occasion devient préoccupante. Dans la ville de Ouagadougou, ces endroits sont le théâtre du non-respect de la réglementation. Les abords de voies publiques, tout comme des espaces verts, sont désormais devenus des lieux de vente de véhicules d’occasion. Rien que dans la commune de Ouagadougou, on en dénombre 107.
Sur ces 107 sites, le secteur 52 (au nord de l’hôtel Laïco) détient la palme, avec 13 sites, soit 12,14% du nombre total de sites. Il est à souligner que 11 sites de vente de véhicules (10,28%) ne disposent pas d’autorisation d’ouverture.
A côté d’eux, 86 sites, soit 80,37%, occupent illégalement la voie publique sans disposer d’autorisation. Que dire de ceux qui sont dans des parcelles à usage d’habitation ? On en dénombre 40, soit 37,38% des sites recensés. Enfin, 94 sites recensés, soit 87,85%, occupent une portion du domaine public. Les services municipaux ont beau attirer l’attention des vendeurs de ces véhicules d’occasion, mais ces derniers font la sourde oreille. Que fera la municipalité ?
15 gares dans l’arrondissement 2
Les mêmes soucis sont enregistrés au niveau des gares de transport en commun. Elles sont au total 46 dans la ville de Ouagadougou. Le plus grand nombre de gares a été recensé au secteur 10 dans l’arrondissement 2 (zone Camp Guillaume, Lycée Marien N’Gouabi, Sankar-yaaré..). Là, il y au total 15 gares, soit 32,6%. Sur ces 46 gares de transport en commun, 19 gares, soit 41,3%, ne disposent pas d’autorisation d’ouverture ; 54,34% des gares (25 au total) occupent la voie publique sans disposer d’autorisation d’occupation de la voie publique, tandis que 24 gares (52,17%) se trouvent dans des parcelles à usage d’habitation contre 47,82%, soit 22 gares qui occupent des portions du domaine public.
Et lorsque l’autorité veut sévir, on crie tout de suite à l’injustice. Et les garages se multiplient, dans l’illégalité toujours. Désormais, certains sites de vente de véhicules d’occasion sont «annexés» par des garages, comme au secteur 16 de Ouagadougou où on dénombre 60 garages, soit 10, 54%. A ce niveau aussi, le nombre des irrégularités est éloquent : 116 garages, soit 20,38%, ne disposent pas d’autorisation d’ouverture ; 42,60% des garages (428 au total) occupent la voie publique sans disposer d’autorisation d’occupation; 338 garages (59,40%) se trouvent dans des parcelles à usage d’habitation ; 80,14%, soit 456 garages, occupent des portions du domaine public.
En ce qui concerne particulièrement l’espace occupé par les vendeurs de véhicules d’occasion, c’est une vraie pagaille. Devant sa cour d’habitation, au bord de la voie, dans l’espace vert, tout passe. Pourvu que l’exposition des voitures frappe dans l’œil du passant. La sécurité des usagers de la route ne compte pas. La mairie, à travers la police municipale, a beau rappeler à ces vendeurs les mesures en vigueur définies par la loi, mais personne ne semble s’en soucier. Les conséquences du non-respect de ces consignes et de bien d’autres ne sont plus à démontrer. Nombre de ces revendeurs font également face à certaines irrégularités : la non assurance des véhicules en vente, leur conduite sans plaque d’immatriculation et la non possession du permis de conduire par certains aides vendeurs. Ce sont-là des situations qui ne facilitent pas la stratégie engagée par la police pour la sécurisation de la ville.
Bientôt l’étape des sanctions
La police municipale actuellement est à l’étape de la sensibilisation. Bientôt, elle passera bientôt à celle des sanctions. Parmi ces sanctions, il y a le déguerpissement de ceux qui ne respecteront pas les normes. Afin d’aider ces revendeurs de véhicules d’occasion, des réflexions sont en cours pour permettre d’accorder un numéro d’immatriculation à chaque professionnel accrédité dans la vente de véhicules. Ceci permettra de faciliter l’identification des propriétaires des engins en circulation.
Des sanctions avaient déjà été proposées pour les revendeurs qui ont occupé des espaces publics qui sont proches des lieux de cultes, des cimetières, des centres sanitaires, des carrefours. Où en sommes-nous? Question ! En son temps, une proposition avait été faite et consistait à attribuer des places à ces revendeurs à 25 ou 30 km de la ville. Le secrétaire général de l’Union des importateurs de véhicules avait confié que cette proposition ne les arrangeait pas. Il souhaitait qu’on puisse les organiser en ville. En tout cas, il urge que la mairie engage des actions pour assainir les secteurs de la vente de véhicules d’occasion, de garages et de gares de transport en commun. Tout le monde y gagnerait.
Alexandre Le Grand ROUAMBA
Soumaïla Maïga dit Toubabou: l’exemple d’un garagiste en règle
«J’exerce dans ce domaine de tôlier-garagiste depuis 1993, mais je suis dans ce garage depuis 1998. Nous faisons, outre la tôlerie, la peinture et la mécanique. En ce qui me concerne, j’exerce dans la légalité. Je paie mes taxes et impôts à la mairie. Je ne gare pas mes véhicules en réparation hors du garage. La cour est louée et je m’acquitte de mes devoirs. Entre nous garagistes, c’est un peu compliqué. Il n’est pas rare de voir certains qui ne connaissent pas leur travail, qui occupent une cour et l’activité peut ainsi commencer, au bord de la route, sur des espaces verts, sur le domaine public. Je sais que tôt ou tard ils auront des problèmes si la municipalité joue pleinement son rôle. Au sein de notre syndicat, on parle souvent de ces cas, mais jusque-là rien n’est fait».o