L’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) a organisé une conférence de presse le vendredi 13 mars 2015 à sa station de pompage de Bendogo sur la desserte en eau potable dans la ville de Ouagadougou. Les premiers responsables se sont expliqués sur les causes des coupures d’eau annoncées et ont présenté les perspectives de résolution du déficit en eau dans la ville de Ouagadougou durant les mois de mars, avril et mai. Avant tout, l’ONEA a demandé la compréhension et l’indulgence des clients.
De mars à mai, les usagers de l’Office national de l’eau et de l’assainissement ( ONEA) devront prendre leurs dispositions pour faire face à une période difficile , notamment ceux de la ville de Ouagadougou.
La canicule qui s’annonce requiert un usage intensif d’eau. L’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) du Burkina aura des difficultés à assurer la fourniture en «eau potable en qualité et en quantité au plus grand nombre de Burkinabè conformément à nos ambitions», souligne le directeur régional de l’ONEA du Centre, Saïdou Kafando. Comme en février 2014, la nationale de l’eau a tenu à informer ses clients de son incapacité à leur fournir l’eau en continu sur la période de mars à mai. Pour satisfaire la demande en période de pointe, l’ONEA devra assurer une production journalière de 170.615 m3. Pourtant, actuellement, la capacité de production journalière maximale de l’ONEA est de 156.000 m3, soit un déficit de 14.615 m3 par jour. Cela engendre «une dégradation de la qualité du service, se traduisant par des baisses de pression, voire des coupures d’eau», explique M. Kafando.
Cette situation est due à l’expansion spatiale de la ville de Ouagadougou, avec de nouvelles localités comme Saaba, Kamboinsé, Pabré, Zagtouli, Loumbila, etc. L’ONEA met à l’index également «l’accroissement de la population, les changements climatiques qui engendrent une forte demande en eau».
Dans l’immédiat, l’OENA a pris des mesures pour minimiser les effets de ce déficit. Il a élaboré un programme de coupure pour les zones concernées tout en demandant aux clients «d’optimiser les quantités d’eau prélevées pour faire face aux coupures et d’avoir des réflexes d’économie d’eau».
Toujours selon M. Kafando, 18 équipes de dépannage rapide travaillent 24h/24 sur des dysfonctionnements sur le réseau et 30 points focaux de surveillance de distribution d’eau dans les zones difficiles ont été mis en place par l’ONEA. Par ailleurs, 12 sites sensibles ont été dotés de groupes électrogènes «pour pallier les coupures d’électricité qui entravent quelquefois nos activités de production et de distribution», rassure le directeur. Une chose est sûre, «il ne s’agit pas d’un problème de ressource en eau. Le problème de l’ONEA réside dans la production de l’eau à travers les stations de traitement», indique la société qui précise que le barrage de Ziga a une capacité de 200 millions de m3 pour un prélèvement de 50 millions de m3.
Ce déficit en eau de l’ONEA va grandissant chaque année. Les prévisions de la société pour les mois de mars à mai 2016 seront de l’ordre de 156.000 m3 par jour, contre un besoin de 183.738 m3, soit un déficit de 27.738 m3.
L’ONEA compte en finir avec ce déficit en 2017 avec la mise en œuvre de la phase 2 du projet Ziga qui permettra le doublement de la capacité de production de la station, l’augmentation de sa capacité de stockage, l’extension du réseau de distribution d’eau.
OS