Selon les normes relatives aux équipements dans les aménagements à usage d’habitation au Burkina, en date de novembre 2006, les proportions moyennes des superficies accordées aux différents besoins des populations urbaines sont de 45 à 50% pour l’habitat, 25 à 30 % pour les équipements et 25 à 30% pour la voirie.
Si ce principe est reconnu par les techniciens du ministère de l’Habitat et de l’urbanisme (Mhu) comme un atout, ils pointent du doigt quelques insuffisances liées au respect des proportions établies dans les plans d’aménagement. Elles sont aussi liées aux superficies jugées trop élevées affectées à certains équipements comme les aires de jeux et les lieux de cultes, ainsi qu’à l’absence de définition claire d’un certain nombre d’équipements, à savoir les espaces verts, la gare routière et l’aire de stationnement.
La grille actuelle ne répond pas de manière adéquate aux besoins réels de la population, si bien que l’usage qui est fait des espaces n’est pas en harmonie avec les prévisions des plans d’aménagement, d’où les multiples changements de destination. Aujourd’hui, le ministère de l’Urbanisme s’active à disposer d’une grille flexible, adaptable au contexte de chacun des sites à aménager.
Une nouvelle grille a été validée, le 24 février 2015, lors d’un atelier national qui a regroupé les acteurs impliqués dans le dossier. La grille des équipements révisée en attente d’être soumise en Conseil des ministres pour adoption, selon la Direction générale de l’urbanisme et des travaux fonciers (Dgutf), va au-delà des aménagements urbains et traite aussi bien de l’urbain que du périurbain.
Elle prend aussi en compte les espaces récréatifs et de loisirs tels que les maquis, les bars et les restaurants qui font l’objet de programmation. Les précisions apportées dans la grille répond au souci du Mhu de rationaliser l’utilisation et l’exploitation du foncier urbain, au regard du taux d’urbanisation qui va croissant avec une forte augmentation des besoins de la population en terrains, en infrastructures et surtout en équipements sociaux collectifs. En rappel, ce taux est passé successivement de 6,4% en 1975 à 12,7% en 1985, puis à 15,5% en 1996.
Il est estimé à 20,3% en 2006 et pourrait atteindre 35% à l’horizon 2026, selon les estimations du ministère de l’Habitat.
Christian KONE
Etat des lieux des terrains destinés aux équipements
Selon les chiffres de la Direction générale de l’urbanisme et des travaux fonciers (Dgutf), il est établi que plusieurs terrains prévus au titre des équipements socio-collectifs urbains ont fait l’objet d’un changement d’affectation ou que leur occupation actuelle ne correspond pas à leur affectation telle que prévue sur les plans de lotissement.
A Ouagadougou, par exemple, en 2010, sur un total de 3.549 terrains à usage autre que d’habitation dont dispose la ville, 70,16% de ces équipements étaient occupés et 29,84% ne l’étaient pas. Parmi ces équipements qui sont occupés, 26,31% font l’objet d’une occupation non conforme, c’est-à-dire une occupation en porte-à-faux avec l’affectation initiale telle que prévue sur les plans de lotissement. Cette situation n’est cependant pas uniforme dans tous les arrondissements. Des 5 arrondissements de la ville de Ouagadougou en son temps, Baskuy enregistre le taux le plus faible des occupations non conformes de 7,44%. Il est suivi par l’arrondissement de Nongr-Massom (10,84%) et de Sig-Noghin (11,62%). Cette situation est plus accentuée dans les arrondissements de Boulmiougou et de Bogodogo où les taux d’occupation des équipements sont respectivement de 22,42% et de 24,04%.