Entreprises

Risques professionnels : La Cnss tente de prévenir une «épidémie cachée»

La Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) veut en savoir davantage sur la réalité des risques professionnels au Burkina. Elle lance, à partir de ce mois, la collecte des données en lien avec le sujet. Cette activité s’inscrit dans le plan d’actions 2013-2015 de l’Etablissement public de prévoyance sociale.

45 millions de FCFA sont nécessaires à la collecte des informations sur le terrain, toute chose qui permettra d’établir une cartographie des risques professionnels, un préalable à leur prévention. La cartographie se fera à l’échelon de certaines branches d’activités du formel et de l’informel sur tout le territoire.
Les mines figurent en bonne place, tout comme le secteur de l’artisanat. 410 entreprises seront enquêtées au nombre desquelles 130 ateliers de mécanique (engins à deux roues) et de menuiserie métallique.
La démarche participative voulue par la Cnss dans le cadre de cette étude connaît l’adhésion du patronat burkinabè, des organisations syndicales, de la Fédération nationale des artisans, de la Chambre des mines, avec le concours technique et financier du Bureau international du travail (Bit). Perçus comme une «épidémie cachée» par les premiers responsables de la prévoyance, les maladies et accidents liés au travail invalident des travailleurs et portent un frein au développement des activités économiques.
La Caisse veut, à travers cette investigation, mieux remplir sa mission publique dans le cadre de l’accompagnement des entreprises et de l’établissement d’une quiétude en matière de sécurité et de santé au travail. Cet accompagnement, pour être efficace, nécessite une meilleure connaissance des risques et leurs enjeux sociaux, économiques, juridiques et humains pour les entreprises, les travailleurs et le pays en général.
Les données aideront à impliquer les acteurs dans la prévention des risques professionnels et des accidents du travail, à élaborer des programmes sectoriels en la matière, basés sur des meilleurs ciblages des activités de prévention. Selon le directeur de la prévention à la Cnss, Dr Jean Paul Ouédraogo, les données issues de cette étude seront des outils pertinents de connaissance des risques dans les entreprises et établissements affiliés à la Cnss au grand bénéfice des travailleurs pour qui la santé et la sécurité au travail sont des priorités qui doivent leur permettre de vivre de leur labeur. En deux ans (2013 et 2014), la Cnss a enregistré un total cumulé 2.793 accidents de travail et 7 maladies professionnelles.
Des chiffres qui incitent à l’action quant à la conformité des lieux de travail aux normes édictées par le Bit; objectif pour lequel l’organisme forme régulièrement des inspecteurs burkinabè du travail à l’investigation sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Christian KONE


 

Prendre la mesure des enjeux

Le milieu de travail, reconnu comme source de dangers par les patrons d’entreprises, est «susceptible de constituer des risques physiques, physiologiques et psychologiques pour l’homme». Le patronat attend de la cartographie qu’elle lui fournisse des outils d’informations, de management et d’aide à la décision afin de combler les insuffisances du monde du travail.
«Dans de nombreux cas, les coûts liés à la réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles sont très élevés, mais il arrive fréquemment qu’ils soient sous évalués, en particulier pour ce qui concerne leur impact sur le fonctionnement des entreprises, et par voie de conséquence sur leurs possibilités de développement et de croissance. La performance durable de nos unités de production, quel que soit leur statut, repose sur la prise en compte de ces enjeux», explique la directrice générale de la Cnss, Somkinda Traoré.
L’institution souhaite, à travers une cartographie dynamique qui verra l’intégration périodique de nouvelles données issues de la mise en œuvre des différents plans d’actions de prévention, avoir une vision claire des risques professionnels existants et ceux émergents, mais surtout élaborer des programmes spécifiques de prévention en direction des branches d’activités économiques les plus à risques.

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page