Une délégation des investisseurs qui s’étaient manifestés à Dubai lors du lancement de l’opération «investir dans l’Uemoa» devait participer au 18e sommet de l’Uemoa à Cotonou. Pour des raisons de calendrier, elle n’a pas pu prendre par au sommet. L’idée de la Commission était de permettre à la douzaine d’investisseurs attendus de se familiariser avec le fonctionnement institutionnel de l’Uemoa. Selon les responsables de la Commission, ce n’est que partie remise. Cependant, ce faux bond retarde un tant soit peu l’approfondissement des engagements pris en septembre 2014, à Dubaï. 16 des 17 projets soumis aux investisseurs de la zone avaient obtenu 19 milliards de dollars de manifestations d’intérêt. Dans le principe, ces intentions devaient se matérialiser très rapidement. Mais cela ne semble pas encore le cas pour tous les projets. En marge du 18e sommet de l’’Uemoa, un aperçu des chantiers en cours a été donné aux journalistes économiques. Le point sur le programme économique régional a été fait, ainsi que les stratégies mises en œuvre pour le financement des chantiers.
Selon les explications de Albert Rabiou qui a présenté l’état de la mise en œuvre du Per, la signature d’un contrat de partenariat public – privé est l’ultime «étape attendue». C’est seulement après cet acte que le projet pourrait être considéré comme techniquement prêt à être financé et mis en œuvre. Pour ce faire, une stratégie a été mise en œuvre afin d’impliquer les Etats membres au processus de négociations.Cette stratégie prévoit la diffusion du compte-rendu de la Conférence auprès des Etats membres, pour une meilleure appropriation des résultats de Dubai et la transmission aux Etats des Mou et Moc signés, pour leur permettre de préparer les visites de terrain prévues par les investisseurs. Les 16 projets régionaux prioritaires qui attendent d’être engagés concernent les secteurs suivants :
– transports routiers, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires,
– production d’énergie et interconnexion électrique,
– sécurité alimentaire et maîtrise de l’eau.
Investir dans l’Uemoa est une initiative qui fait suite à la table ronde sur le financement du Per II à Abidjan en 2012. Le Per II n’ avait alors recueilli que 46% d’annonces de financement de ses projets. Il restait à rechercher près de 2.378 milliards de francs, soit 54% du total. C’est ainsi que la conférence des chefs d’Etat a invité la commission à rechercher des ressources supplémentaires auprès de nouveaux investisseurs institutionnels et privés.
Face à l’importance du besoin en financement, cette initiative permettait d’élargir la base des partenaires et d’optimiser la mobilisation des ressources.
De grands chantiers intégrateurs
L’Uemoa mise sur le développement des infrastructures routières et ferroviaires pour renforcer l’intégration régionale. Ainsi, 4.500 km de voies ferrées à interconnecter et à moderniser sont prévus, dont plus d’un millier de km au Burkina Faso. Côté routes, 3.000 km à construire et à réhabiliter, dont 1.000 km de nouvelles voies autoroutières.
FW