Le budget de l’Etat gestion 2015 proposé par l’exécutif le 23 décembre 2014 est porté à l’adoption du législatif avant la fin de l’année. Ce budget s’établit en recettes à plus de 1.516 milliards (1.516.501.125.000) de F CFA et en dépenses à un peu plus de 1.804 (1.804.114.335.000). Le déficit prévisionnel de 287 milliards (287.613.210.000) sera entièrement couvert par les appuis budgétaires et des financements intérieurs.
Ce budget est qualifié de «réaliste» par le Fonds monétaire international (Fmi) dont une équipe était en mission à Ouagadougou. Le chef de mission du Fmi pour le Burkina Faso a annoncé qu’un accord a été achevé sur une enveloppe de ressources qui tient compte des estimations de l’appui budgétaire supplémentaire déjà en cours de discussion avec les partenaires au développement, de nouvelles mesures visant à améliorer l’administration des recettes et des perspectives améliorées pour le financement intérieur.
Cependant, précisait Laure Redifer, la suppression de l’écart de financement restant a nécessité une révision à la baisse des dépenses prévues pour 2015, y compris les dépenses d’investissement. Aussi l’équipe du Fmi a-t-elle exhorté les autorités à poursuivre la recherche de ressources additionnelles pour restaurer les dépenses d’investissement en 2015, étant compris que les investissements d’aujourd’hui font la croissance de demain. L’économie burkinabè devrait restée vigoureuse en 2015, même si les projections de croissance pour l’année ont été révisées légèrement à la baisse par le Fmi pour 2014 et 2015. Selon l’institution de Bretton Woods, les nouvelles sont encourageantes. Elles concernent la récente émission de bons de trésor qui ont été intégralement souscrits, ainsi que l’accueil positif dont devraient bénéficier les prochains emprunts obligataires sur le marché intérieur. C’est ce qu’annoncent les missionnaires du Fonds, récemment en visite à Ouagadougou pour prendre le pouls de l’activité économique au Burkina qui voit la croissance revue à la baisse et projetée à environ 5%, alors qu’antérieurement elle devait se placer entre 6 et 7%. C’est la conséquence de la baisse des cours mondiaux des matières premières, notamment l’or et le coton qui se trouvent être les principales ressources d’exportations du Burkina. L’évaluation de la situation macro-économique à réaliser par le Fmi donnera une analyse et des indications aux partenaires au développement du Burkina afin de voir plus clair en matière de soutien, dans le sens des engagements pris par les uns et les autres.
S’agissant du Fmi, l’institution financière et le Gouvernement précédent ont conclu en décembre 2013 un accord relatif à un nouveau programme triennal qui accordera plus d’attention à la gestion efficace des recettes minières et à des investissements clés devant favoriser la création d’emplois et une répartition plus équitable des retombées de la forte croissance enregistrée l’année précédente.
Les nouvelles autorités ont marqué leur préférence par la continuité du programme qui envisage de régler les questions structurelles clés à long terme, tout en préservant la stabilité macroéconomique.
Christian KONE
Priorités du gouvernement de la Transition
– Le renforcement de la sécurité intérieure et de la défense nationale ;
– l’amélioration de la Justice par des actions fortes mettant ce secteur au cœur des réformes ;
– l’amélioration de la gouvernance générale et politique à travers l’organisation en 2015 d’élections présidentielle, législatives et municipales ;
– la consolidation des acquis sociaux par le renforcement des actions en faveur des secteurs sociaux et la poursuite des mesures sociales.
Contexte difficile
Selon les missionnaires du Fmi, le contexte de la mise en œuvre du programme triennal au profit du Burkina est difficile, surtout en cette année marquée par les révisions à la baisse des prévisions de croissance globale. En plus de cette situation, les soldes extérieurs se sont dégradés. En raison de la baisse des cours de l’or, les recettes fiscales sont moins bonnes que prévues. Le tableau pourrait se compliquer davantage avec la situation du secteur minier qui, dans l’attente de la révision du code minier, enregistre un ralentissement d’activités sur certains sites. Le déploiement d’efforts de la part de l’exécutif en vue de mobiliser des ressources intérieures et extérieures pour répondre aux demandes sociales et tenir le calendrier électoral ne sera pas un exercice aisé.