Paul Nikièma, interviewé en marge de la conférence annuelle de la direction générale des impôts, donne des précisions sur la situation du fonctionnement des régies de recettes et sur les perspectives pour 2015.
L’Economiste du Faso: L’année fiscale s’achève, avec la conjoncture nationale. Quelle est la situation au niveau de la Dgi?
Paul Nikiéma: Quand nous avons fait le point en fin novembre, nous étions à environ 480 milliards de FCFA. Si nos ambitions de décembre se réalisent, nous devons atteindre les 523 milliards au titre de 2014. Je rappelle qu’en 2013, nous avons réalisé 521 milliards, donc nous allons dépasser légèrement les performances de l’an dernier, malgré la crise dont on a senti l’effet tout au long de l’année, avec une contraction de l’activité économique. Ce qui fait que le niveau de Tva que nous avions l’habitude de mobiliser n’atteindra pas les performances que nous escomptions. C’est ce qui explique aussi nos résultats actuels. La crise appartenant au passé, nous pensons qu’à l’horizon 2015, on devrait pouvoir relancer la machine et faire mieux.
De bonnes perspectives pour 2015 donc ?
Nous sommes en train de réfléchir sur les objectifs de 2015, en concertation avec la direction générale du budget et la direction des études et de la planification. Il faut que nous tenions compte de tous les paramètres pour faire les projections. Nous pensons que l’on pourrait avoir un accroissement autour de 5 à 7% par rapport à 2014, car l’incidence de la crise sera maîtrisée.
En parlant de paramètres, pensez-vous aux entreprises vandalisées ?
Les entreprises qui ont été touchées par la crise parce qu’ayant été vandalisées auront des difficultés à honorer leurs impôts.
Ces entreprises dont l’administration a totalement disparu ne peuvent plus produire de déclarations fiscales. Nous sommes allés leur rendre visite et nous pensons qu’elles sont en train de se reconstruire progressivement. Nous ne pouvons pas leur demander de faire plus que ce qu’elles ont. Mais nous travaillons avec les autres entreprises de sorte à les encourager à poursuivre dans l’effort qu’elles avaient l’habitude de faire pour que nous puissions ensemble construire notre pays. C’est l’impôt qui sert à bâtir la nation.
C’est le lieu d’inviter aussi tous les contribuables à véritablement respecter leurs obligations déclaratives et de paiement, parce qu’aucun pays organisé ne peut exister et se développer sans l’impôt.
Si vous vous sentez citoyen de ce pays, il est de votre devoir de tout faire pour contribuer à la prise en charge des dépenses publiques de ce pays. Ainsi, vous investissez en vous-mêmes en réalité, en contribuant aux charges publiques. Les uns et les autres devraient donc persévérer dans les efforts de cotisations au profit de l’Etat.
Vous venez de clore la Conférence annuelle consacrée à l’audit et au contrôle interne au sein de la Dgi. Qu’en retient-on ?
Tout le monde s’accorde à dire que ce sont des outils modernes de gestion. Nous nous sommes appropriés nous-mêmes ces nouveaux concepts, contrôle interne et audit interne. Il est question de mettre en œuvre un plan d’opérationnalisation du contrôle interne à la Dgi. Nous nous sommes donné les idées et le planning pour pouvoir implémenter ce contrôle interne.
L’objectif, c’est de minimiser les risques aussi bien au niveau de la mobilisation des ressources qu’au niveau du fonctionnement de la Dgi quant à la gestion des ressources que l’Etat nous a octroyées pour fonctionner. Le contrôle interne vise à minimiser les risques de ces deux côtés. Cela nous permettra d’atteindre un niveau de performances et ainsi de mieux servir la nation.
Christian KONE
Obligations à venir
Les obligations dont le contribuable doit s’acquitter dans la première quinzaine du mois de janvier sont relatives à la déclaration et au paiement des taxes suivantes :
Au plus tard le 10
– Impôt unique sur les traitements et salaires (Iuts)
– Taxe patronale et d’apprentissage (Tpa)
– Taxe sur la valeur ajoutée (Tva)/(Rsi)
– Minimum forfaitaire de perception (Mpf)/ (Acompte trimestriel)
– Retenue à la source sur les loyers
– Impôt sur les revenus fonciers (Irf)
– Contribution du secteur informel (Csi)
Au plus tard le 15
– Contribution du secteur boisson (Csb)
– Taxe sur les tabacs
– Taxe sur l’interconnexion téléphonique internationale
– Droit de timbre
– Licence .