Politique

Elections 2015 : Le calendrier se précise

Le gouvernement de transition et les acteurs politiques se retrouvent ce matin pour poursuivre les discussions autour du calendrier proposé par le ministère de l’Administration, de concert avec la Commission nationale électorale indépendante (Ceni). Les choses devraient aller assez vite. Les partenaires internationaux et les pays amis du Burkina exhortent à l’organisation des scrutins présidentiel et législatif «dans les délais convenus» dans la Charte.

Il reste à s’entendre avec les forces vives sur le programme des élections, en tranchant les questions liées au couplage des scrutins (municipal, législatif, présidentiel), ainsi que celle du vote des Burkinabè vivant à l’étranger.
Les autorités de la transition ont fait le point de l’évolution de la situation politique le 13 janvier au Groupe de contact international, venu apprécier le travail effectué par les institutions intérimaires en vue d’accompagner la préparation du calendrier électoral. Pour sa première réunion, le Groupe de contact semble être satisfait de la conduite de la transition, eu égard aux félicitations et encouragements adressés au Gouvernement.
La délégation de haut niveau constituée du Commissaire à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union africaine, Smaïl Chergui, du représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, et du président de la Commission de la Cedeao, Kadré Désiré Ouédraogo, est repartie de Ouagadougou avec un calendrier provisoire des élections : 20 septembre 2015 pour la présidentielle et les législatives et 8 novembre 2015 pour les municipales.
L’attention dont le Burkina est l’objet montre que la transition est suivie à la loupe depuis New-York, comme depuis Addis-Abeba et Bruxelles. Sans oublier la Cedeao, dont l’un des dirigeants, le président Macky Sall, est venu le 15 janvier s’enquérir des efforts en vue de la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes. Dans cette perspective, une mission d’évaluation des besoins électoraux dépêchée par les Nations unies séjourne du 12 au 23 janvier au Faso, pour recueillir toutes les exigences, surtout financières, que requiert le processus électoral. Celui-ci s’annonce onéreux au regard de son caractère historique, car c’est la première fois que le pays est placé dans l’obligation d’organiser trois élections dans la même année. La Ceni prévoit ainsi dès février de relancer le processus d’enrôlement des électeurs.
Christian KONE


L’enjeu fondamental

L’élection présidentielle présente un enjeu fondamental : celui du taux de participation des électeurs. Selon Federico Santopinto, chef de recherche au Grip (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité), «lors des trois dernières consultations présidentielles de l’ère Compaoré (1998, 2005, 2010), en effet, celui-ci a été très bas. En moyenne, 53 % des électeurs inscrits sur la liste électorale se sont rendus aux urnes, alors que la liste électorale elle-même était largement incomplète. Ce taux contraste, en particulier, avec celui des trois dernières élections législatives (2002, 2007 et 2012), qui avaient bénéficié d’une participation bien plus importante. De tels chiffres semblent indiquer l’existence d’une certaine méfiance du peuple burkinabè à l’égard de l’institution présidentielle, défigurée par 27 années de règne Compaoré. Le taux de participation à la présidentielle de novembre 2015 sera, dès lors, un test qui permettra de comprendre si le peuple burkinabè s’est finalement réconcilié avec la principale composante de l’État».

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