Des scellés sur les portes des bureaux des ex-ministres.
Une mesure bonne dans son esprit, mais qui peut s’avérer tardive si tant est qu’on a voulu préserver les intérêts de l’Etat de la fuite de certains documents, voire de devises.
Mais l’excuse absolutoire est que les choses sont allées très vite et on ne pouvait pas tout prévoir. Le pays a repris sa marche, les gens sont au bureau, certes, mais l’Etat est sans tête depuis plus de deux semaines.
Le passage de témoin entre le président Zida et le prochain président civil, s’il prend encore plus de temps aura des conséquences désastreuses sur la reprise effective des activités économiques.
Ceci, d’autant que la mesure de suspension des engagements de l’Etat ne va pas tarder à produire ses effets négatifs. Concrètement, tant que la situation ne revient pas à la normale, rares seront les factures de la commande publique qui seront honorées.
Les pouvoirs publics ne peuvent pas non plus engager de nouvelles dépenses. Le risque est réel pour les entreprises qui avaient l’Etat pour principal client quand il s’agira de faire face à des problèmes de trésorerie. L’hypothèse d’une seconde vague d’entreprises sinistrées n’est donc pas à écarter.
L’autre versant du problème, c’est que les régies de recettes continuent, elles, de fonctionner.
L’argent rentre, mais s’il ne sort pas et vite, la liste des sinistrés va s’allonger. Vivement alors le président civil de la transition.
Abdoulaye TAO