International

47 morts dans un attentat au Nigeria : Boko Haram soupçonné

 

 

Une cinquantaine d’adolescents ont été tués le 10 novembre dernier dans l’attentat commis dans leur lycée par un kamikaze déguisé en collégien dans le nord-est du Nigeria. Il s’agit d’un des pires massacres attribués au groupe islamiste Boko Haram, qui affirme lutter contre l’éducation occidentale et qui multiplie les tueries.
Le président Goodluck Jonathan a condamné dans un communiqué ce «meurtre odieux», promettant que son administration mettra la main sur les coupables «quel que soit le temps que ça prendra». L’explosion s’est produite dans un lycée public de garçons de Potiskum, capitale économique de l’Etat de Yobe, l’un des trois Etats placés sous loi martiale depuis un an et demi pour faire face à l’insurrection sanglante menée par le groupe islamiste, qui a fait plus de 10.000 morts en cinq ans. Ce massacre a été perpétré au lendemain de la publication d’une nouvelle vidéo du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, donné pour mort à plusieurs reprises, dans laquelle il réaffirme avoir créé un «califat» dans les zones du nord-est du Nigeria, conquises par les insurgés. Dans la vidéo, il exclut également à nouveau toute perspective d’accord de cessez-le-feu avec le Gouvernement.
Un enseignant du lycée où l’attentat a eu lieu a raconté que des «écoliers s’étaient rassemblés pour la réunion du matin, lorsque quelque chose a explosé parmi eux, faisant un bruit énorme, il était exactement 07h50» (06h50 Gmt).
«Il y a 47 morts et 79 blessés», parmi les élèves, a affirmé Emmanuel Ojukwu, le porte-parole de la police nigériane. Selon plusieurs témoins, des livres, des chaussures et des sacs d’écoliers, abandonnés sur le sol étaient recouverts de sang, dans ce lycée qui accueille habituellement environ 1.000 élèves, âgés de 15 à 20 ans. Toutes les victimes ont été transportées à l’hôpital général de Potiskum, à 100 mètres de là.
NK


 

 

Une région placée sous loi martiale

Le gouverneur de l’Etat de Yobe, Ibrahim Gaidam, a annoncé, dans un communiqué, la fermeture immédiate de toutes les écoles publiques de Potiskum jusqu’à nouvel ordre. En février, des hommes armés avaient ouvert le feu et lancé des explosifs dans le dortoir d’un internat à Buni Yadi, également dans l’Etat de Yobe, tuant au moins 40 adolescents. En juillet 2013, l’attaque du lycée de Mamudo, près de Potiskum, avait fait 42 morts parmi les élèves et leurs enseignants. Si en 2010 et 2011 les islamistes s’en prenaient souvent aux écoles quand elles étaient fermées, depuis 2013, les élèves sont de plus en plus visés.
L’attaque de Boko Haram qui a provoqué une grande émotion nationale et internationale est celle du lycée public pour filles de Chibok, dans l’Etat voisin de Borno, fief historique des islamistes, lors de laquelle 276 adolescentes avaient été enlevées en avril. Plus de six mois plus tard, 219 d’entre elles sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Les autorités nigérianes avaient affirmé mi-octobre avoir conclu un accord de cessez-le-feu avec Boko Haram, prévoyant notamment la libération des otages de Chibok. Dans la vidéo obtenue dimanche par l’Afp, Abubakar Shekau dément à nouveau avoir conclu un cessez-le-feu avec le Gouvernement et va même jusqu’à menacer de tuer l’homme qui s’était présenté comme le négociateur du groupe avec les autorités d’Abuja. Shekau y réaffirme aussi avoir fondé un califat islamique dans les zones du Nord-Est conquises par les insurgés ces dernières semaines.o

Commentaires

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Bouton retour en haut de la page