Editorial

Boomerang

En 2011, les mutins avaient mis le pays sous coupe réglée, avec son lot de pillages et de viols. Des voix s’étaient alors élevées pour condamner des actes aux antipodes de ce que l’on attendait d’une armée disciplinée et républicaine. Certains des auteurs, reconnus coupables, méditent toujours leur sort. Il fallait sanctionner pour l’exemple, afin que plus jamais il ne vient à l’idée de quelqu’un de s’en prendre aux biens d’autrui. L’Etat avait alors débloqué 8 milliards FCFA de ses caisses pour réparer les torts causés.

30 octobre 2014. La leçon n’a pas été apprise. Profitant de l’euphorie de l’insurrection populaire, des casseurs ont saccagé des banques, des magasins , des unités de production, jusqu’aux sites miniers à l’intérieur du pays. Le cabinet Free Afrik, dans ses projections, estime le préjudice entre 150 et 200 milliards de F CFA. Difficile de mettre tous ces dégâts au compte du mouvement de foule. Certains actes semblaient être malheureusement planifiés.
Les civils ont montré qu’ils pouvaient faire pire que les militaires. Et tout le monde s’attend encore à ce que le Gouvernement (qui n’existe pas encore) casse sa tirelire pour dédommager les victimes. Il le fera, à la limite de ses moyens, parce que l’économie en a besoin. Mais comme en 2011, il faudrait bien que des gens paient pour leurs actes de vandalisme.
Des écoles vont manquer du «cathwell». Plusieurs entreprises et des commerces sont à l’arrêt. Des travailleurs sont au chômage. On ne tardera pas à se rendre compte que ces actes de vandalisme vont nous revenir en plein visage, d’une façon ou d’une autre.
Abdoulaye TAO

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