Dans la nuit du 30 au 31 octobre et toute la journée du 31 octobre dernier, près de 88% du réseau internet burkinabè étaient inaccessibles. Les sites de réseaux sociaux Facebook et Twitter, les Sms ont été littéralement bloqués, empêchant ainsi les internautes et manifestants de communiquer. C’est la première fois qu’une mesure de cette ampleur est prise au Burkina Faso, lors de mouvements sociaux. Dans une action presque inédite dans l’histoire, l’ancien Gouvernement semble avoir ordonné aux fournisseurs d’accès de couper toutes les connections Internet et celles de la téléphonie.
Comment cela est-il possible ? Selon nos informations, une clause incluse dans le cahier des charges de chaque opérateur permet à l’Etat de faire bloquer Internet et Sms. Clause qui se justifie par la Raison d’Etat.
D’après Legiburkina, le cahier des charges d’un opérateur de réseau téléphonique ouvert au public précise les limites minimales de sa zone de desserte, ainsi que les obligations attachées à la fourniture du service universel, conformément aux dispositions du décret régissant le domaine. En particulier, il détermine un calendrier précis de fourniture du service téléphonique dans la totalité de la zone de desserte. Mais pas seulement. Dans la clause sur la Défense nationale, sécurité et sûreté publiques et prérogatives de l’autorité judiciaire, l’opérateur de téléphonie est tenu de prendre toutes les mesures pour se conformer aux prescriptions exigées par ces services, comme disposent la législation et la réglementation en vigueur, et d’intégrer, à sa charge, dans ses installations, les équipements nécessaires à cet effet. A ce titre, il s’engage en plus d’assurer le fonctionnement régulier de ses installations, à mettre à la disposition des autorités compétentes les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions. En gros, nos opérateurs de téléphonie et d’Internet sont tenus de se conformer aux instructions des autorités judiciaires, militaires et de police, de donner suite, en cas de crise ou de nécessité impérieuse, aux instructions des autorités publiques imposant une interruption partielle ou totale du service, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Ils doivent aussi respecter l’ordre des priorités de rétablissement des liaisons concernant plus spécialement les services d’Etat, les organismes chargés d’une mission d’intérêt public ou contribuant aux missions de défense, de sécurité et de sûreté publiques. C’est donc vraisemblablement cette clause que les trois opérateurs de téléphonie ont respectée, ce qui explique la coupure des services Sms et celui d’Internet, les plus usités par les manifestants lors du soulèvement populaire. Cette coupure n’était toutefois pas totale. Quelques internautes parvenaient à accéder à la toile et aussi les appels étaient disponibles.
L’accès à Internet par les lignes téléphoniques via un modem – le système «dial-up» – a, quant à lui, assez bien fonctionné.
Internet est entré dans les habitudes des Burkinabè et les réseaux sociaux ont conquis une grande tranche de la population.Les trois opérateurs de téléphonie mobile, en plus de l’Onatel, offrent de la connectivité à l’Internet à leurs clients. Le parc d’abonnés à Internet au 31 décembre 2012 était de 594.498. Ce chiffre, il faut le préciser, représente le nombre d’abonnés mobiles utilisant effectivement Internet.
Premier fournisseur d’accès à internet
Fasonet est la banche spécialisée dans la fourniture d’accès à Internet de l’Onatel-SA. Il est le premier Fournisseur d’accès à internet (Fai) du pays, et le gestionnaire du nœud national d’accès à Internet.Fasonet offre ce service d’accès à travers le Réseau téléphonique commuté (Rtc), la liaison spécialisée (Ls) et par Asymetric digital subscriber line (Adsl) haut débit. Le parc a surtout été renforcé grâce à la vulgarisation de l’Adsl dont le seul parc en 2006 atteignait 1.795 abonnés.
NK