A l’exception des rares grandes entreprises commerciales et des filiales de sociétés internationales, l’accès aux services financiers demeure encore trop limité pour l’ensemble des acteurs économiques. La grande majorité des Petites et moyennes entreprises ou industries (Pme/Pmi) est de ce fait exclue des offres de financement. Les difficultés, qui entravent l’accès aux crédits pour cette catégorie d’entreprises, sont nombreuses. Déjà, lors de la Rgsp de 2008, le secteur privé avait relevé les contraintes auxquelles les entreprises étaient soumises. L’une d’elles concerne «le poids de la TVA» qui renchérit le coût du crédit. Les Pme sont aussi bloquées par «la non disponibilité des garanties» que leur exigent les banques au moment de la sollicitation du crédit. Il y a aussi «le niveau élevé des taux d’intérêt pratiqués».
Par ailleurs, les banques sont caractérisées par des «comportements» qui excluent systématiquement la catégorie des Pme. La Rgsp de 2008 avait mentionné «la préférence des banques et établissements financiers pour les crédits courts orientés vers le commerce». Les services financiers sont aussi inaccessibles à cause de «la rigidité des conditions imposées par la commission bancaire de l’Uemoa», avait noté la rencontre.
Même lorsque des entreprises bénéficient de la caution de l’Etat, ce n’est pas gagné d’avance. Les acteurs des Pme regrettent «le non-respect par les banques de la signature des pouvoirs publics face aux besoins de financement des entreprises pour l’exécution des marchés publics».
La situation telle que décrite ne présente quasiment pas d’issue pour les Pme sollicitant des crédits.
C’est au regard de cette réalité que la Rgsp de 2008 avait recommandé des mesures qui appelaient à une grande implication de l’Etat dans la recherche de solutions face à cette préoccupation économique.
Cette implication devait se faire à travers «l’amélioration du cadre réglementaire par des mesures fiscales incitatives en matière de crédit»; «la multiplication des campagnes d’information sur les dispositifs de financement des Pme/Pmi en mettant notamment l’accent sur l’existence de crédits qui sont octroyés par l’Etat et placés auprès des banques»; «le renforcement du dispositif de financement public», «la création d’un fonds de garantie pour les Pme et pour les femmes».
Six ans après, toutes ces recommandations n’ont pas entièrement été satisfaites. Mais, on enregistre tout de même des avancées. Ainsi, on constate que les banques prennent de plus en plus conscience de l’enjeu que représentent les Pme et acceptent leur rôle aux côtés d’elles.
Bien que cela reste largement insuffisant, les banques essaient d’offrir des produits financiers innovants. Coris Banque Internationale (Cbi), par exemple, est de cette catégorie. Ses importants efforts pour accompagner les Pme lui ont valu la reconnaissance et le trophée de «la meilleure banque d’appui au Pme en 2013» décerné par Burkinapmepmi.com, promoteur de cet événement qui est à sa 3e édition.
L’Etat réagit à travers les fonds de soutien
Côté Gouvernement, les efforts visant à améliorer les conditions de financement des Pme ont surtout concerné la mise en place de plusieurs fonds nationaux de financement et de subvention. Ce dispositif permet aux Pme/Pmi d’accéder au financement à des conditions plus souples et adaptées à leurs besoins. Parmi les fonds, il y a le Fape, le Fasi, le Faij, le Fafpa et autres.
L’Agence de financement et de promotion des Petites et moyennes entreprises (Afp-Pme) a aussi été créée pour assister, former et doter les Pme. Elle a été créée en décembre 2008 suivant la volonté du Gouvernement d’apporter des solutions aux difficultés de financement et d’accompagnement des Pme.
L’Afp-Pme est aussi «un fonds national de financement qui vise l’émergence d’une race d’entrepreneurs capables de s’insérer dans le nouvel environnement économique». En février dernier, l’Afp-Pme a achevé une étude qui définit un mécanisme de bonification des taux d’intérêt des crédits alloués aux Pme. Son application va permettre d’alléger le coût de crédits supportés par ces entreprises et ainsi améliorer leur accès au financement.Karim GADIAGA