Le 9 septembre à Dubaï, loin des terres africaines, se joue le destin d’un programme communautaire jamais mis auparavant en œuvre sur le continent : le Per, le Programme économique régional. 17 projets pour un coût total de 10.759 milliards de F CFA dont 4.160 milliards pour la construction des lignes ferroviaires (soit 38 % du portefeuille) et 2.600 milliards pour l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou (soit 24 %). Reste à trouver l’argent. L’équipe du président de la Commission de l’Uemoa, Cheikhe Hadjibou Soumaré, n’est pas allée par quatre chemins, les Emirats arabes-unis, avec vue sur l’Asie. Elle est allée chercher l’argent où il se trouve, en lançant l’initiative «Investir dans l’Uemoa». Ce programme est décisif pour le bien-être de la communauté parce qu’il doit servir de socle durable au développement économique et surtout de ferment au processus d’intégration entamé en janvier 1996. La mise en œuvre efficace du Per, à travers ses projets régionaux structurants, marquera assurément les consciences des populations, lassées des discours sur les réformes en cours et qui ont du mal à voir la traduction concrète de celles-ci sur le terrain. L’Uemoa joue donc de sa crédibilité et l’enjeu est tel que les chefs d’Etat et de gouvernement des 8 pays sont annoncés à Dubaï, aux côtés du collège des commissaires, afin de soutenir et défendre le programme régional. C’est une première à marquer dans les annales des affaires communautaires. Dubaï est également une opération de séduction à l’endroit des partenaires pour les convaincre que les projets à eux soumis sont porteurs en termes de retour sur investissement, en mettant en avant l’approche Partenariat public-privé (Ppp) dans sa politique de diversification de ses partenaires. Il y a 10 mille milliards à la clé.
Abdoulaye TAO