– L’Economiste du Faso : Quelle est la raison particulière qui justifie le choix de la région du Centre-Est pour abriter les Coris Days cette année ?
Idrissa Nassa, Pdg de CBI : Vous savez que cette région regorge de grandes potentialités. Dans le cadre de nos Coris Days, nous essayons de rendre hommage aux régions du Burkina qui assurent l’alimentation de la population et qui soutiennent le développement de l’économie nationale. Nous avons plusieurs agences dans cette région et cela aussi est une motivation supplémentaire.
Le Centre-Est est la région où nous avons le plus de concentration d’agences, en dehors de la capitale Ouagadougou. Nous avons 5 agences dans la région actuellement et une agence en cours. Tout cela a participé à motiver le choix de Tenkodogo. Une deuxième motivation également, c’est la capacité de réception de la ville. C’est-à-dire qu’au vu du nombre de participants à cette retraite stratégique, nous avions besoin d’une localité qui a des infrastructures hôtelières qui puissent nous recevoir. De ce point de vue également, Tenkodogo présente un potentiel.
– Au terme des Coris Days 2014, que peut-on retenir sur la base des objectifs qui étaient fixés à travers vos activités ?
Ce qu’on peut retenir, c’est que nous avons eu l’occasion de communier à travers plusieurs activités avec les populations du Centre-Est. Ces activités sont notamment sportives et sociales. Nous avons pu également, à travers la retraite stratégique, mener notre activité de réflexion pour améliorer les conditions de travail de notre banque afin de répondre toujours au mieux aux attentes de la population. Vous avez vu que nous avons commencé par recevoir les opérateurs économiques de la région. C’est pour toucher du doigt leurs attentes et pour comprendre d’abord s’ils sont satisfaits de nos services; s’il y a des éléments d’attentes qui ne sont pas comblés, afin d’essayer de trouver des formules et les accompagner davantage. Donc nous sommes très satisfaits au terme de ces journées. Lesquelles nous ont permis également d’affirmer la responsabilité sociale de notre banque à travers des soutiens multiformes à plusieurs couches sociales de la population.
– Quelles sont véritablement les potentialités dans la région du Centre-Est qui attirent Coris Bank et font que votre banque soit mieux présente ici qu’ailleurs ?
Il y a deux choses : c’est le commerce et l’agriculture. C’est une région qui est très dynamique en matière de commerce. Cela s’explique peut-être par le fait qu’elle est très proche des zones frontalières. Pour ce qui est du secteur de l’agriculture, vous savez que le Gouvernement a installé dans cette région le pôle de développement agricole de Bagré ; le projet Bagrépôle. Tout cela concourt à donner à cette région un potentiel important.
– Une forte présence de Coris Bank dans le Centre-Est. A ce jour, comment appréciez-vous effectivement l’apport financier de la région dans les activités de votre banque ?
La région nous a beaucoup apporté depuis que nous avons ouvert nos agences ici. Nos agences font partie des premiers choix de cette région. Que ce soit à Tenkodogo, à Pouytenga, à Bittou ou à Bagré, nos agences sont les plus fréquentées par la population. Elle choisit d’abord Coris Bank avant de choisir une autre banque. Pour cela, cette région nous apporte beaucoup. Je ne pourrais pas communiquer un chiffre sur cet apport mais en terme pratique, c’est important.
– Dans l’autre sens, à combien estimez-vous la contribution de Coris Bank à l’économie de la région depuis que vos agences sont implantées ?
Je n’ai pas de volume en tant que tel à vous donner, mais si je vous dis que le choix des populations porte sur Coris Bank, c’est parce qu’elles trouvent leur compte auprès de notre banque. Que ce soit les particuliers, que ce soit les entreprises, toutes les couches sociales de la population bénéficient de l’accompagnement de la banque. Notre accompagnement est permanent. Si je prends un exemple, à Bagré, où nous venons d’ouvrir notre agence, nous avons financé pour la campagne écoulée plus de 3 milliards de F CFA aux producteurs de cette zone, qui est agricole.
– Après avoir justement écouté la population sur leurs préoccupations, y a-t-il de grandes décisions qui ont été prises pour mieux les satisfaire ?
Les grandes décisions, c’est d’aller dans le sens de la facilitation de l’accès aux financements des populations. C’est l’allègement des conditions de garantie pour faciliter l’accès des populations aux financements. Ça c’est une grande décision. C’est également une bonne connaissance des attentes des clients parce que les zones ne sont pas pareilles. Les attentes des opérateurs économiques de Ouaga ne sont pas celles de Tenkodogo ou d’ailleurs. Donc, nous avons pu appréhender les attentes et nous avons pris des décisions importantes, qui vont permettre à beaucoup d’entre eux de pouvoir bénéficier des financements. Parmi ceux-ci, certains ne pensaient pas qu’ils pouvaient avoir accès aux financements et d’autres avaient fait des demandes et n’avaient pas pu avoir les financements. Tous ceux-ci pourront désormais réaliser leurs projets.
– Pour ce qui relève des réflexions entrant dans le cadre de la retraite stratégique, y a-t-il également eu des décisions qui ont été prises pour améliorer l’efficacité de la banque ?
Il y a eu des grandes décisions, mais comme son nom l’indique, c’est une retraite stratégique et les décisions ne sont pas appelées à être communiquées. C’est de la stratégie interne. Je peux tout simplement dire que cette rétraite nous a permis de jeter un regard sur ce que nous avons déjà fait et de faire notre autocritique. Elle nous a permis d’analyser les insuffisances et ce que nous aurions pu faire pour donner mieux. Nous avons pris de nouvelles résolutions tendant donc à améliorer la qualité de nos services, tendant à une meilleure satisfaction de nos clients, tendant à repositionner la banque dans la dynamique dans laquelle elle s’est engagée.
– Il a été également annoncé que Coris Bank va avoir un nouveau siège à Tenkodogo. Cela constitue également un grand projet ?
Cela fait partie des grandes décisions. Nous sommes ici en location actuellement et nous avons décidé de construire un siège à Tenkodogo. C’est un projet qui va être mis en œuvre très rapidement parce que nous souhaitons que d’ici la fin de l’année, la nouvelle agence puisse être opérationnelle.
Nous avons beaucoup de projets de ce type et pas seulement dans cette région. Dans cette région, nous venons de construire une nouvelle agence à Cinkansé, qui n’a pas encore commencé ses activités et qui va ouvrir très bientôt, d’ici la fin de ce mois (Ndlr : l’interview a eu lieu le 10 août 2014).
– Le programme de ces Coris Days 2014 a permis d’effectuer une visite sur le site du pôle de croissance de Bagré. Que représente véritablement ce projet pour votre banque ?
C’est un potentiel important. C’est un gisement pour le Burkina. C’est un projet qui va permettre d’augmenter la capacité des Burkinabè à se nourrir et même à exporter. C’est un projet que nous soutenons depuis la base. Nous allons poursuivre ce soutien. Si vous voyez que nous sommes la seule banque à installer une agence à Bagré, ce n’est pas fortuit. Ce n’est pas pour rien. C’est parce que nous comprenons la nécessité de soutenir tous les producteurs qui s’engagent dans la production, dans cette localité. La visite vise à permettre à tous nos collaborateurs de se rendre compte du potentiel de Bagré et de pouvoir apprécier les demandes de financements que les acteurs auront à nous présenter.
Entretien réalisé par Karim GADIAGA