• Près de 350 personnes y prennent part
• Se donner les moyens pour développer la pratique du sport
• Et définir les stratégies pour en faire des moyens de cohésion sociale
Quelles stratégies pour faire du sport et des loisirs des éléments de cohésion sociale dans un contexte de reconquête du territoire national ? C’est la question centrale qui réunit du 9 au 12 avril 2025, à Ouagadougou, des acteurs du sport et des loisirs, à l’occasion des Assises nationales.
Initiée par le ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, cette rencontre nationale sera la tribune pour analyser le sport et les loisirs, afin d’en sortir les entraves et proposer des pistes de solution pour leur développement. « Le contexte sécuritaire qui prévaut dans notre pays a profondément affecté tous les pans de la vie nationale, y compris le secteur du sport et des loisirs. Les attaques terroristes ont entraîné la destruction d’infrastructures sportives et de loisirs, des déplacements massifs de populations, et ont mis en berne nombre d’initiatives locales à fort impact social », a relevé, Loé Adama Traoré, président du Comité d’organisation.
Les difficultés que rencontrent les acteurs au niveau national sont aussi vécues dans les Arrondissements. Un fait reconnu et souligné par le président de la Délégation spéciale de Ouagadougou. « L’analyse lucide et rigoureuse de la situation actuelle révèle de nombreuses insuffisances, notamment, structurelles, organisationnelles et infrastructurelles au sein de nos Communes, nos quartiers et nos Arrondissements. Ces carences freinent l’accès équitable à la pratique sportive et récréative pour des milliers de citoyens, en particulier, nos jeunes, nos femmes, nos personnes vivant avec un handicap », a-t-il relevé.
Dans un contexte de reconquête du territoire national, le ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi a choisi de baser les réflexions sur le développement du sport, d’où le choix du thème : « Développement du sport et des loisirs dans un contexte de reconquête du territoire ». Fruit d’un processus inclusif, rigoureux et participatif, les Assises réunissent 350 acteurs du secteur des sports et loisirs à Ouagadougou. Selon le président du Comité d’organisation, leur objectif est d’optimiser la contribution du secteur au développement socioéconomique et culturel du Burkina Faso.
Quatre axes de réflexion
Les participants vont réfléchir sur 4 axes visant à promouvoir le développement du sport et des loisirs. Il s’agit du développement des infrastructures sportives et de loisirs, en vue d’améliorer l’accès à des équipements modernes et sécurisés pour tous les Burkinabè ; de la structuration de l’économie du sport et des loisirs, afin d’en faire un véritable moteur de croissance économique et un pourvoyeur d’emplois pour notre jeunesse ; de la promotion de la relève sportive, en mettant en place un cadre propice à l’émergence de jeunes talents capables de hisser haut les couleurs du Burkina Faso et du renforcement de la pratique des loisirs et du sport pour tous, dans une perspective d’inclusion sociale, de santé publique et de bien-être collectif.
Pour le Premier ministre, Emmanuel Ouédraogo, il faut aller au-delà des paroles et poser des actes. « Face à ces défis, nous devons agir avec empressement et audace. Il ne s’agit pas seulement d’identifier les obstacles, mais de bâtir ensemble des solutions durables et adaptées aux réalités de notre pays », a-t-il indiqué. Pour cela, le patron de l’Exécutif a appelé à une mobilisation collective de l’ensemble des acteurs : Fédérations sportives, collectivités territoriales, secteur privé, organisations de la société civile, médias et citoyens engagés et disciplinés. « Chacun a un rôle déterminant à jouer dans la construction d’un écosystème dynamique et performant », s’est convaincu Emmanuel Ouédraogo.
Tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à soutenir la mise en œuvre des recommandations qui sortiront de ces Assises, le Premier ministre a insisté sur la nécessité de poser des actes. « L’heure est à l’action. Nous devons poser des actes concrets, porteurs de transformation et d’impact durable. Ces Assises marquent le point de départ d’une nouvelle dynamique, fondée sur des recommandations pragmatiques et un engagement sans faille de tous les acteurs », a martelé Emmanuel Ouédraogo.
Issa SAWADOGO (Collaborateur)
Encadré
L’analyse de la situation actuelle met en lumière plusieurs insuffisances structurelles et organisationnelles :
• Une gouvernance perfectible du sport et des loisirs, nécessitant des réformes pour une meilleure coordination et plus d’efficacité ;
• Une insuffisance d’infrastructures modernes et accessibles, freinant la pratique de masse et la performance de nos athlètes;
• Un déficit de compétences techniques et managériales dans plusieurs disciplines sportives, limitant notre compétitivité sur la scène internationale ;
• Une mobilisation encore insuffisante des ressources financières pour répondre aux ambitions que nous nourrissons pour ce secteur.
