
• La réduction de la volatilité, entre autres raisons
• Une rentabilité annuelle plus élevée
• Hausse de la prime de risque à la BRVM
Les marchés financiers de la zone UEMOA révèlent une nette préférence des investisseurs pour les placements à moyen terme, soit environ 5 ans. Selon une étude d’Attijari Global Research, filiale du Groupe Attijariwafa spécialisée dans la ligne de métier Analyse & Recherche, cette tendance s’explique par plusieurs facteurs stratégiques. « En examinant les marchés financiers de la zone UEMOA et à la lumière de nos échanges avec les principaux acteurs économiques, il ressort que les stratégies d’investissement adoptées par les investisseurs dans la sous-région s’inscrivent davantage dans un horizon de placement moyen terme », peut-on lire dans le rapport dont L’Economiste du Faso a obtenu une copie.
Selon le document, les investisseurs de l’UEMOA privilégient cet horizon de placement pour 3 principales raisons. En premier, la réduction de la volatilité. Les investisseurs évitent les fluctuations rapides du marché, notamment, en période de crise économique. Ensuite, il y a, entre autres raisons, les rendements stables et prévisibles. Avec un placement de 5 ans, les investisseurs visent des performances annuelles constantes (exemple : 10 % de gain par an). La 3e raison de cette préférence est la flexibilité stratégique. Les investisseurs conservent la possibilité d’ajuster leurs investissements en fonction des évolutions économiques.
Ainsi, avec l’horizon de placement moyen terme (5 ans), les investisseurs ne veulent pas prendre trop de risques à court terme (ex : 1 an), car les marchés peuvent être très instables. En revanche, ils ne veulent pas non plus s’engager sur du très long terme (ex : 20 ans), car cela limite leur capacité à réagir aux changements économiques. Le placement sur 5 ans est donc un bon compromis : assez long pour lisser les risques, mais assez court pour rester flexible.
Des exigences de rentabilité plus élevées
Attijari Global research a poussé la réflexion plus loin en questionnant les investisseurs sur leur exigence de rentabilité annuelle brute sur un horizon de placement de 5 ans. L’attente de rentabilité correspond au rendement minimum qu’un investisseur espère obtenir sur une période donnée pour compenser les risques liés à son placement. Plus ce rendement est élevé, plus l’investissement est attractif. Dans un contexte économique où les taux d’intérêt et l’inflation évoluent constamment, cette exigence de rentabilité permet aux investisseurs d’optimiser leurs décisions.
L’étude d’Attijari Global Research a analysé les exigences de rentabilité annuelle des investisseurs sur 5 ans. Sur le marché des actions, ceux-ci demandent une rentabilité annuelle plus élevée. En décembre 2024, date de l’étude, cette exigence de rentabilité était de 11,4 %, contre 9,8 % en novembre 2023. Pour les investisseurs étrangers, l’exigence passe à 12,8 %, contre 11,3 % précédemment.
Cette exigence a été aussi mesurée sur le Private Equity. Le Private Equity ou capital-investissement, consiste à investir directement dans des entreprises non cotées en Bourse, souvent en prenant des participations dans des PME ou des start-ups à fort potentiel. Ce type d’investissement est généralement plus risqué que le marché des actions cotées, mais il offre aussi des perspectives de rentabilité plus élevées. Dans la zone UEMOA, le Private Equity est en pleine expansion, attirant aussi bien les investisseurs locaux qu’étrangers. Ces derniers recherchent des rendements plus élevés, en raison du risque plus important, mais ils contribuent aussi au financement et à la croissance des entreprises locales. Et à ce niveau aussi, le sondage de AGR révèle que les investisseurs locaux requièrent une rentabilité de 14,1 %, contre 12,1 %, lors de la précédente étude. Pour les investisseurs étrangers, elle s’établit à 14,3 %, stable par rapport à l’édition précédente.o
ESS