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Revue des réformes de l’UEMOA: l’heure de l’évaluation pour le Burkina Faso

  Une phase technique en attendant le volet politique

• Le Burkina parmi les «bons élèves» dans la sous-région

• Une performance de 86% de mise en œuvre en 2023

«Depuis son institutionnalisation, la Commission et les Etats membres de l’Union ont enregistré des résultats probants dans le processus d›intégration, à travers la mise en œuvre concrète des chantiers » : ces propos sont d’Oumar Sanogo, Conseiller technique à la Commission de l’UEMOA, au Bénin, au sujet de la Revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets de l’Union.  Ces propos expliquent que dix ans après sa mise en place, ce cadre d’échanges et d’évaluation, initié par les chefs d’Etat des 8 pays de l’espace communautaire, est devenu incontournable. En témoigne la mobilisation de plusieurs experts nationaux du Burkina et ceux de l’UEMOA, à l’ouverture de la phase technique, le 11 novembre dernier, de la 10e édition de la Revue annuelle, au pays des Hommes intègres.

Pour Oumar Sanogo, les revues annuelles ont permis des « résultats probants » dans le processus
d’intégration. (Ph. Yvan Sama)

Conformément à l’esprit de la Revue, la question nodale soumise aux experts des deux parties est celle-là : où en est le Burkina Faso dans la mise en œuvre de ses engagements de réformes vis-à-vis de l’Union ? En réponse à cette question, ces experts, composés de part et d’autre de l’équipe technique de la Commission de l’UEMOA et des représentants des départements ministériels concernés, vont s’employer, trois jours durant, à identifier les facteurs pouvant spolier les fruits des différents efforts communautaires. Et cela, en vue d’anticiper les actions idoines pour une impulsion politique ciblée au processus d’intégration dans l’espace communautaire.  « La finalité des réformes, telle que prévue par le Traité de l›Union, est de créer un cadre harmonisé, incitatif pour l›investissement, en vue de parvenir à un développement économique, social et humain harmonieux au sein de notre espace communautaire, afin d’approfondir l’intégration régionale dans tous les domaines », a rappelé Salifou Sawadogo, Directeur des Affaires monétaires et financières, représentant le ministre de l’Economie.

A cette rencontre de Ouagadougou, une grille de pondération retenue de commun accord au cours d’un atelier régional préparatoire de la revue, tenu à Lomé, fin juin dernier, sert de base de discussions. Les conclusions issues des travaux devraient être consignées dans un mémorandum consensuel signé des deux parties. Le document sera ensuite soumis à l’examen du gouvernement et du président de la Commission de l’UEMOA, lors de leur rencontre pour le volet politique de la Revue annuelle, selon le ministre de l’Economie, Aboubakar Nacanabo. « Ce mémorandum fera ressortir les performances réalisées par le Burkina Faso, dans la mise en œuvre des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’UEMOA au titre de l’année 2024 », a précisé Oumar Sanogo

Une photo de groupe pour la postérité. (Ph. Yvan Sama)

Les réformes qui font l’objet d’évaluation concernent plusieurs domaines regroupés en trois grandes catégories, à savoir : la gouvernance économique et de la convergence ; le marché commun ; les politiques sectorielles.

En termes d’objectifs, l’exercice de la Revue annuelle devrait permettre  de : favoriser la transposition des directives dans les délais impartis ; d’améliorer le niveau et la qualité de mise en œuvre des réformes, des politiques, des programmes et des projets de l’UEMOA ; renforcer le niveau de dialogue et de concertation nationale avec la Commission de l’UEMOA, dans le cadre des interventions régionales à internaliser  et d’identifier les difficultés et les écueils qui pèsent dans la bonne exécution des chantiers communautaires.

Béranger KABRE (Collaborateur)

 

Encadré

L’appui financier de l’UEMOA à l’un de ses « bons élèves »

En attendant les conclusions des travaux de la revue technique, il faut retenir que le Burkina Faso se positionne comme l’un des Etats de l’UEMOA les plus avancés dans la mise en œuvre des réformes. A titre de rappel, la revue de 2023 a enregistré « des avancées significatives » en matière de transposition et d’application des réformes communautaires, avec un taux moyen de mise en œuvre des réformes de 86, 15%, contre 83,2% en 2022. Cette évaluation avait porté sur 131 projets. En termes de financements, l’appui de l’UEMOA au Burkina Faso est significatif. En 2019, le pays a bénéficié d’un soutien financier de l’institution pour des projets du plan de développement des Corridors pour l’anneau de croissance en Afrique de l’Ouest (CACAO). Ainsi, sur 27 projets nécessitant plus de 2 810 milliards FCFA, le pays a obtenu 995 milliards FCFA pour des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, l’énergie, les infrastructures routières, les transports, l’industrie et le commerce.o

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