• Au profit des personnes vulnérables
• Les députés ratifient l’accord
• Le FIDA, partenaire financier
Après plus de 3 heures de débat, le ministre délégué chargé des Ressources animales, Dr Amadou Dicko est ressorti de l’Assemblée législative de Transition (ALT) tout souriant et taquin avec les journalistes. La raison de ces instants, il venait d’avoir le quitus de 65 députés qui ont ratifié l’accord de financement signé le 11 octobre 2023 entre le Burkina Faso et le Fonds international de Développement (FIDA), pour le financement du Projet de renforcement de la résilience des petits producteurs (RESI-2P). Coût total du projet, 116,19 millions de dollars US, équivalent à 71,73 milliards de F CFA. Le ministre explique que l’Etat burkinabè est partie prenante du financement.
Il a souligné que le RESI-2P vise à renforcer la résilience des petits exploitants pauvres, en particulier des femmes, des jeunes, des personnes en situation de handicap et des personnes déplacées internes, par des investissements durables visant la sécurité alimentaire et nutritionnelle et l’augmentation des revenus. A terme, le projet qui touche les régions du Centre-Ouest et du Nord va impacter 109.000 bénéficiaires dont 36.556 ménages, 208.635 membres, 83.454 femmes, 104.318 jeunes, 1.097 personnes en situation de handicap et 13.096 personnes déplacées internes. Ceux-ci seront accompagnés à mettre en œuvre les filières cibles suivantes : cultures maraîchères (tomate, oignon, piment, etc.), les céréales sèches (maïs, sorgho, mil), le niébé, le riz, les tubercules (manioc et Patate douce à chair orange (PDCO), l’aviculture, la porciculture, ainsi que les Produits forestiers non-ligneux (PFNL) tels que le baobab et le moringa sur une superficie cultivable de 30.802 hectares. Pour la réussite du projet, les populations bénéficiaires devront injecter la somme de 900.000 millions FCFA.
Augmenter d’au moins 20% la valeur de l’indice de résilience
La durée indicative du projet est de 8 ans. Mais Dr Amadou Dicko a tenu à préciser que dans le cadre de la restructuration du projet, les investissements ont été orientés vers les premières années, ce qui pourrait conduire à une réduction de la durée du projet. Il est prévu au total 75 km de pistes rurales à aménager. Il a porté à la connaissance des représentants du peuple qu’au terme du projet, 70% des personnes vont augmenter d’au moins 20% la valeur de l’indice de résilience, 60% des producteurs vont augmenter leur revenu d’au moins 30%, 25 % de personnes vont présenter une amélioration de l’autonomisation, 70 % des personnes bénéficiaires vont adopter les pratiques et technologies durables et résilientes face au climat, 40 % des OP bénéficiaires vont déclarer une augmentation des volumes commercialisés d’au moins 20% et 40% des produits transformés dans les filières-cibles sont commercialisés. En rappel, le RESI-2P s’inscrit dans la continuité de l’action du FIDA qui, depuis quatre décennies, a mis en œuvre le projet (Neer- Tamba 2014-2023) au Nord, Centre-Nord et Est.
Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
Quelques objectifs du projet :
– améliorer la productivité des filières ciblées ;
– faciliter l’accès au marché à travers le développement des infrastructures et des partenariats productifs avec les opérateurs de marché ;
– renforcer les capacités des acteurs dans les filières-cibles, incluant les connaissances en matière de pratiques nutritionnelles ;
– faciliter l’accès aux informations agro-climatiques, le suivi de la nappe phréatique et une meilleure sécurisation foncière.
Encadré 2
L’agriculture occupe 63,3% de la population active
Au Burkina Faso, l’agriculture occupe 63,3% de la population active (RGPH, 2019), fournit environ 61,5% des revenus monétaires des ménages agricoles et contribue pour 21,20% au PIB (IAP, 2022). Par ailleurs, le secteur fait face à des contraintes majeures comme la pression anthropique sur les ressources naturelles par des pratiques agricoles qui dégradent les sols, la biodiversité, les ressources en eau, des systèmes de production non durables et inadaptés, la surexploitation des ressources naturelles, le faible accès aux intrants et aux équipements de qualité, des conflits répétés entre agriculteurs et éleveurs en raison de la rareté des aires de pâturage et des ressources dans les couloirs de transhumance. Le contexte actuel de fragilité impose des efforts considérables de développement socioéconomique en particulier en milieu rural où une personne sur deux (51%) vit en dessous du seuil de pauvreté, et qui concentre 92% des pauvres que compte le pays (EHCVM, 2018).