… et collectives
- Au cours d’une cérémonie de présentation des vœux
La Confédération générale des travailleurs du Burkina Faso (CGT-BF) a des griefs contre la transition qui, selon elle, porte atteinte aux libertés individuelles et collectives. Elle l’a fait savoir dans la soirée du samedi 23 mars 2024 au cours de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux qui a eu lieu à la Bourse du travail.
C’est désormais une tradition chez les syndicalistes. A l’aube de chaque année, ils se retrouvent dans leur antre, la Bourse du travail, pour se présenter les vœux et passer en revue l’actualité nationale, sous-régionale et internationale. La cérémonie a pris, cette année, du retard compte tenu de la situation politique et sécuritaire nationale.
Les militants des 12 organisations syndicales ont noté, sur le plan international, l’aggravation de la crise structurelle et profonde du système capitaliste impérialiste qui touche les pays impérialistes que les Etats dépendants. « L’expression de l’un de ces contradictions est sans conteste le développement de la guerre sur plusieurs théâtres du globe dont celle en cours en Ukraine et au Proche orient. Cette dernière voit l’Etat israélien massacrer des populations palestiniennes… », a relevé Nicolas Ouédraogo, Secrétaire général confédéral adjoint, représentant le porte-parole de la CGTB.
Pour ce qui concerne l’Afrique, les « Rouges » remarquent un renforcement de la domination impérialiste du continent, théâtre désormais des rivalités inter-impérialistes pour le pillage des importantes et diverses ressources. « Pour ce faire, le terrorisme y est développé comme moyen et stratégie de poursuite de la domination des peuples », s’est offusqué le représentant du porte-parole de la CGTB. Pour les syndicalistes, les régimes actuels des pays membres de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) sont à la manœuvre au profit d’autres puissances impérialistes. « L’Afrique de l’Ouest, le Sahel en particulier, est plus que jamais un champ de confrontations des puissances impérialistes », a-t-il ajouté.
«Nous sommes un contre-pouvoir mais pas contre le pouvoir»
La situation nationale est marquée par la crise sécuritaire qui a contraint les autorités à restreindre les libertés individuelles et collectives. S’insurgeant contre les meetings des soutiens du régime alors que les activités des partis politiques et des OSC sont interdites, le Secrétaire général confédéral adjoint a aussi dénoncé les disparitions forcées et les enlèvements de ceux qui tiennent des discours contre le pouvoir en place. C’est d’ailleurs ce contexte qui explique l’absence du Secrétaire général de la CGTB actuellement en clandestinité après «la tentative d’enlèvement » dont il a fait l’objet à son domicile le 29 janvier 2024.
Accusés par certains soutiens de la transition de vouloir déstabiliser le pouvoir, les syndicats se défendent. « Nous sommes un contre-pouvoir mais nous ne sommes pas contre le pouvoir. Notre objectif est la défense des intérêts matériels et moraux des militants ainsi que les libertés individuelles et collectives », a tenu à préciser Nicolas Ouédraogo.
Pour plus d’efficacité dans la lutte, le Secrétaire général confédéral adjoint a appelé les responsables et les militants à animer et dynamiser les structures, à tenir les Assemblées générales et autres rencontres pour sensibiliser et mobiliser les travailleurs et de redoubler de vigilance, de faire preuve de plus de détermination, d’esprit de sacrifice et de solidarité pour défendre les acquis et contrer les mesures anti-travailleurs et antidémocratiques. « Nous devons d’animer nos structures et mobiliser nos militants afin de mieux défendre les intérêts des travailleurs », a conclu Nicolas Ouédraogo.
Issa Sawadogo (Colloborateur)