• Idrissa Ouédraogo nommé président
• Des professionnels diversifiés et engagés
• Au revoir chef Tao
Le feuilleton sur la nouvelle loi organique n°041-2023/ALT du 21 novembre 2023, portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC) vient de s’achever avec la nomination, par décret signé de la main du président de la Transition, du tout nouveau président de l’autorité de régulation des médias. Ainsi, depuis le 31 janvier 2024, Idrissa Ouédraogo, communicateur, assume les responsabilités de président du CSC, en remplacement d’Abdoulazize Bamogo dont le mandat est à terme.
Un feuilleton, parce ce que dès l’introduction du projet de loi à l’Assemblée législative de transition, les organisations professionnelles des médias s’étaient battues pour sa non-adoption. Celle-ci, malgré leurs arguments, a été votée à l’unanimité à l’ALT, avant que le Conseil constitutionnel la déclare conforme à la Constitution, le 12 décembre dernier.
45 jours plus tard, soit le 29 janvier dernier, les nouveaux conseillers, nommés en Conseil des ministres, se sont retrouvés devant les membres du Conseil constitutionnel, pour leurs prestations de serment.
« Je jure solennellement de bien et fidèlement remplir ma fonction de membre du Conseil supérieur de la communication, en toute indépendance et impartialité, de façon digne et loyale et de garder le secret de délibération », ont déclaré les 9 nommés, devant le président du Conseil constitutionnel, Me Barthelemy Kéré, et ses pairs.
Ces 7 hommes et 2 femmes ont désormais à charge, dès à présent, de veiller à l’application de la législation et de la règlementation relative à la communication au public, promouvoir la liberté d’expression et le droit à l’information, veiller au respect du pluralisme et de l’équilibre de l’information dans les entreprises de communication audiovisuelle, de presse écrite et en ligne, veiller au respect de l’éthique professionnelle par les entreprises de communication audiovisuelle , de presse écrite et en ligne privées et publiques et par les animateurs et journalistes professionnels.
Des Hommes venus de divers horizons
Le collège de sages se distingue par la diversité des conseillers qui le composent. « Le parcours de vos différents curriculums vitae nous renseigne que vous venez de divers horizons professionnels. Loin d’être un frein pour votre collège de conseiller, cette diversité est au contraire un atout pour mieux apprécier les questions qui vous seront soumises sous différents angles », a affirmé Me Kéré. Et de les inviter à faire preuve de professionnalisme et d’humanisme, de patriotisme, lorsqu’il s’agira de faire un choix pour la protection des garanties fondamentales du droit à l’information et la préservation de la cohésion.
Deux jours après cette prestation de serment, et conformément au nouveau texte, le président du Faso a, dans un décret, nommé le communicateur Idrissa Ouédraogo, comme président de l’institution. Ce dernier que L’Economiste du Faso a interviewé, lors de la prestation de serment, a déclaré : « Nous demandons la contribution de tous pour être à la hauteur des nouveaux challenges. La situation que traverse le pays est l’insécurité, et après le volet militaire, c’est celui de la communication qui suit. Nous veillerons donc à renforcer la cohésion sociale certainement et à aguerrir les professionnels des médias et des entreprises de communication pour qu’ils soient à la hauteur de nos attentes. Nous comptons sur votre bonne volonté pour renverser la situation, car nous sommes dans un tournant décisif de notre histoire. »
Les nouveaux visages du CSC sont, entre autres : Idrissa Ouédraogo, Abdoulaye Tao, Abdoul Karim Ouelezan Banao, Aïcha Dabré, wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, Wendouaga Serge Parfait Compaoré, Issaka Yves Ouédraogo, Issa Laknapin Alexandre Zou, Toussira Myriam Corine Sanou. o
Issaka DIALLA (Stagiaire)
Encadsré
Le message d’accueil du président sortant Abdoul Aziz Bamogo
«Là où nous avons réussi, nous souhaitons que le nouveau collège puisse consolider les acquis. Là où nous aurions pu mieux faire, nous confions à nos successeurs de mieux prendre les choses en main pour relever le défi. Nous partagerons avec eux la fierté de leur réussite. C’est le lieu pour moi de dire un grand merci aux premières autorités du pays, à nos collègues de l’administration du CSC, aux professionnels des médias, aux partenaires de l’institution, qui ont grandement appuyé le Collège dans sa mission. Je les invite à soutenir autant nos successeurs. J’ai foi que cette nouvelle équipe apportera beaucoup. Ce sont des femmes et des hommes d’expérience. Ils ont une bonne connaissance des enjeux. Ils sont tous jeunes et pleins d’énergie. C’est sûr que le courant passera facilement entre eux. Ils sauront constituer une équipe bien soudée et engagée ensemble à relever les défis de leur mandat.»
Filet
De L’Economiste du Faso au CSC
Pendant 11 ans, Abdoulaye Tao a tenu les rênes du journal L’Economiste du Faso. Il en était le Rédacteur en chef et le Directeur de publication. Journaliste chevronné, il a propulsé ce média, nouveau sur le secteur économique, dans les plus hautes sphères décisionnelles du pays. Grâce à lui, votre journal a réussi le pari fou d’unir les Burkinabè sur des sujets économiques. Faisant ainsi de L’Economiste du Faso, la référence sur ce secteur d’activité.
Lors du Conseil des ministres du 29 janvier 2024, la Rédaction a appris sa nomination en tant que conseiller au CSC, au titre des associations professionnelles des médias.
C’est avec une immense émotion et un pincement au cœur que le Journal se sépare de son chef. Partagé d’un côté entre la tristesse de ce départ et la joie de voir son amour pour les médias, son engagement pour le développement d’un journalisme plus responsable récompensés. Chef Tao, comme on l’appelle chaleureusement, va manquer à sa Rédaction. Mais qui sommes-nous pour l’empêcher de continuer son ascension. Bonne mission, « Chef Tao », défends plus haut la liberté des médias, par ces temps troubles…. Et ne t’en fais pas trop pour nous…. La relève est assurée.o
Elza Sandrine SAWADOGO