• Une vingtaine de communications de différents pays
• Experts, professionnels des médias, universitaires et apprenants africains
• Autour de la « Liberté de la presse et droit d’accès à l’information en contexte de crise »
« Les manquements à l’éthique et à la déontologie observés dans certains médias, ajoutés aux éléments de désordre enregistrés sur les réseaux sociaux constituent une menace sérieuse non seulement pour la liberté de la presse, mais aussi pour la paix et la cohésion sociale ». Ces propos du Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, à l’ouverture de la 13e édition des Universités africaines de la communication (UACO), justifient à eux seuls le choix du thème : « Liberté de la presse et droit d’accès à l’information en contexte de crise sécuritaire et humanitaire ». Le Niger, pays invité d’honneur de ces 13e UACO, par la voix de son ministre de la Communication, des Postes et de l’Economie numérique, Raliou Sidi Mohamed, a dit attendre des participants « un état des lieux sans complaisance et des analyses profondes sur les forces et faiblesses dans ce domaine, afin de mieux définir les voies et moyens qui permettront aux journalistes et communicateurs de nos pays de construire et de développer avec plus d’authenticité dans le narratif les questions sécuritaires et humanitaires ».
Du 7 au 9 décembre 2023, divers acteurs, des experts aux apprenants, tous passionnés par les défis actuels du paysage médiatique se sont retrouvés à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou pour cette rencontre. Le comité technique a approuvé la participation de dix-neuf communicateurs de différents pays, provenant du Burkina Faso, du Niger, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, favorisant les discussions régionales.
Plusieurs panels ont été animés au cours de cette édition sur différents sous-thèmes qui découlent du thème principal. Il s’agit, entre autres, de « Redevabilité de l’Etat à l’égard du citoyen dans un contexte de crise sécuritaire et humanitaire », « Quelle sécurité pour les journalistes dans un contexte d’insécurité et de lutte contre le terrorisme ? », « Traitement de l’information, enjeux géopolitiques et crises sécuritaire et humanitaire » et « Le rôle social des journalistes et communicants dans la prévention, la gestion et la résolution des crises ». Les sous-thèmes ont pris en compte la responsabilité de l’État envers les citoyens, la sécurité des journalistes, le traitement de l’information en période de crise, et le rôle social des journalistes dans la prévention des crises. En animant la communication inaugurale, l’enseignant-chercheur à la retraite, le Pr Serge Théophile Balima, a fait le lien entre la redevabilité de l’Etat, la sécurité pour les journalistes et le traitement de l’information. Pour lui, la conception de la liberté est intimement liée à la politique du moment. Raison pour laquelle il a invité les journalistes à se départir d’une liberté téméraire et l’ensemble des acteurs à repenser le journalisme pollué par la dictature des réseaux sociaux.
La 13e édition des UACO a été une fois de plus une plateforme de dialogue et d’échanges, où des experts, des professionnels des médias, des communicateurs, des universitaires et des apprenants africains discuteront des enjeux pressants dans le paysage médiatique actuel. Les débats ont permis d’approfondir la réflexion sur la liberté de la presse et le droit d’accès à l’information en période de crise sécuritaire et humanitaire, notamment, pour les nations africaines. Comme l’a souhaité le Premier ministre, « des propositions pertinentes et réalisables à même de faire des médias et de la communication une arme redoutable de guerre contre le terrorisme et une force d’information et de communication au service du citoyen africain, en général, et sahélien, en particulier », sont ressorties des échanges.
Moumouni SIMPORE