• Le taux d’inflation est passé à 3,6%
• Contre 12,53% en septembre 2022
• Certains produits affichent des prix élevés
En début novembre 2023, le Premier ministre burkinabè, Me Apollinaire Kyelem de Tambèla, profitant de la traditionnelle montée des couleurs à la Primature, a déclaré que le taux d’inflation du pays était en baisse. Des chiffres avancés par le chef du gouvernement, il ressort que le taux d’inflation est passé de 14,1% en 2022, à 1,2% en 2023. D’où proviennent ces chiffres ? Sont-ils exacts ?
Le taux d’inflation est calculé à partir de l’indice des prix à la consommation (IPC). Tous les mois, l’INSD relève les prix d’un panier de biens et services représentatifs de la consommation des ménages (biens alimentaires, prix de l’électricité et du gaz, niveau des loyers, prix de l’essence…). Si le prix de ce panier moyen augmente, alors le taux d’inflation augmente. Si le prix du panier a baissé d’un mois sur l’autre, le taux d’inflation diminue. En pratique, dans le cas d’un taux d’inflation négatif, on parle de déflation.
Dans les faits, on utilise souvent le taux d’inflation annuel qui permet de lisser les variations saisonnières.
Ainsi, au moment où le PM avançait les chiffres de l’inflation, la Direction générale de l’économie et de la planification (DGEP) publiait son rapport de suivi des indicateurs, début novembre 2023. Ce document concerne le point de l’économie à fin septembre 2023. Et il s’avère que le taux d’inflation à cette période s’affiche à 3,6%, contre 12,53% en septembre 2022, un peu plus élevé que les chiffres annoncés par le PM.
Quels sont les biens et services sur lesquels se basent la DGEP pour la détermination du niveau d’inflation ? Ils sont ce que l’on peut appeler le panier de la ménagère. On y retrouve les biens de consommation : céréales, lait, sucre, huile, viande, ciment, etc., ainsi que les services : loyer, eau, électricité, gaz, etc. Sur la base des indicateurs de la DGEP, voici l’évolution des prix à la consommation entre septembre 2022 et septembre 2023 (NDLR : voir tableau).
Ainsi, l’on constate qu’au troisième trimestre 2023, les prix sont en baisse, comparativement à ceux du troisième trimestre 2022, de 13,2% pour le maïs, de 17% pour le mil local, de 14,4% pour le sorgho blanc et de 30,4% pour le niébé.
Pour ce qui concerne le riz, la DGEP note qu’en septembre 2023, le riz local et celui importé se sont échangées en moyenne, au cours de ce mois, à 20.650 francs CFA pour le riz local et à 21.630 francs CFA pour le riz importé pour le sac de 50kg. Comparés au même mois de 2022, le prix du sac de 50 kg de riz local est en baisse de 3,3% et celui du sac de 50 kg de riz importé en baisse de 3,9%.
En septembre 2023, le prix du sac de 50 kg de ciment local, ainsi que celui de ciment importé sont restés stables. Au cours de ce mois, le sac de 50 kg de ciment local s’est échangé en moyenne sur le marché à 5.972 francs CFA, contre 5.881 francs CFA pour le sac de 50 kg de ciment importé. Par rapport au même mois de 2022, le prix du sac de 50 kg de ciment local est resté stable, tandis que celui de ciment importé est en baisse de 0,8%.
Le litre d’huile de coton graine est vendu à 1.139 francs CFA et la bouteille de 0,9 l d’huile de palme importée à 1.470 francs CFA au cours du mois. Comparés au même mois de 2022, le prix du litre d’huile de coton graine est en baisse de 15,1% et celui de la bouteille de 0,9 litre d’huile de palme importée est resté stable.
Les prix du lait et du sucre en hausse
Au mois de septembre 2023, le prix du lait concentré sucré de 1kg, ainsi que celui du lait infantile (400-500g) sont restés stables. Celui du lait en poudre en boîte (400-500g) est en hausse de 0,5%. Les différentes catégories de lait se vendent en moyenne au cours du mois à 1.595 francs CFA pour le lait concentré sucré de 1kg, à 2.678 francs CFA pour le lait en poudre en boîte (400-500g) et à 3.680 francs CFA pour le lait infantile de 400-500g. Par rapport au même mois de 2022, le prix du lait concentré sucré de 1kg est resté stable. Celui du lait en poudre en boîte (400- 500g) est en hausse de 4,1% et celui du lait infantile (400-500g) de 0,8%.
Les prix moyens du kilogramme de sucre en morceaux et celui du sucre en poudre sont respectivement en hausse de 8,7% et 0,7%. Les deux variétés de sucre se sont échangées en moyenne, au cours du mois, à 919 francs CFA pour le kilogramme de sucre local en morceaux et à 721 francs CFA pour le kilogramme de sucre local en poudre. Comparé au même mois de 2022, le prix du sucre en morceaux, ainsi que celui du sucre en poudre sont en hausse respectivement de 11,2% et 6,7%.
NK
Encadré
Voici l’évolution du taux d’inflation
au cours de l’année 2023
Mois | Taux d’inflation 2023 | Taux d’inflation 2022 |
Janvier | 14,12% | 4,20% |
Février | 13,73% | 4,90% |
Mars | 12,8% | 5,8% |
Avril | 11,46%, | 6,69% |
Mai | 10,08%, | 7,79% |
Juin | 8,48% | 8,99% |
Juillet | 6,9% | 10,2% |
Août | 5,19% | 11,51% |
Septembre | 3,6% | 12,53% |
Octobre | 2,3 % | 13,47% |
Source : DGEP/ INSD/ L’Economiste du Faso
La tendance baissière du taux d’inflation du Burkina est actée. En janvier, il était de 14,12%. Un taux qui n’a eu de cesse de baisser au cours de l’année pour s’établir à 3,6% en septembre. Une bonne chose pour les Burkinabè dont le pouvoir d’achat a souffert durant toute l’année 2022.