• Au Burkina Faso, de 2000 à 2020
• 65 catastrophes naturelles
• A sécheresse pour près de 10 milliards de dollars
En 10 ans, soit de 2000 à 2020, le Burkina Faso a enregistré 65 évènements de catastrophes naturelles, avec un pic de 7 évènements en 2010. Parmi ces catastrophes naturelles, on dénombre les inondations, les sécheresses, les tempêtes, les infestations d’insectes et les épidémies. Ces données sont contenues dans le rapport annuel de la Banque mondiale intitulé « Note sur la situation économique au Burkina Faso. Chapitre spécial : renforcer la résilience financière face aux risques climatiques », publié en avril 2023. Ledit document révèle que ces 65 évènements ont engendré des pertes économiques conséquentes. « Entre 2000 et 2020, les catastrophes naturelles ont entrainé des pertes économiques de 14,5 milliards de dollars US », mentionne le rapport.
Autre révélation faite par la Banque mondiale (BM), la fréquence des catastrophes augmente depuis 2000. En effet, entre 1980 et 2000, le pays était frappé chaque année par une ou deux catastrophes naturelles (27 évènements en 20 ans). Entre 2000 et 2020, le nombre de catastrophes est allé croissant comme cité dessus. Autre fait qui ne passe pas inaperçu : de toutes les catastrophes, la sécheresse a causé le plus de pertes économiques, s’élevant à 9,6 milliards de dollars, et les inondations pour 1,2 milliard de dollars. Outre les inondations et les sécheresses, le Burkina Faso est exposé aux tempêtes, aux infestations d’insectes et aux épidémies qui ont causé des pertes de 3,7 milliards de dollars. Toutes ces pertes économiques ont impacté sur la croissance du pays des Hommes intègres. Le rapport rappelle qu’en 2004, la croissance du PIB est tombée à 4,6%, contre 8% en 2003, en partie à cause d’une invasion de criquets et de la sécheresse.
2,76 millions de personnes dans une situation d’insécurité alimentaire
Autre conséquence des pertes économiques est qu’elles affectent les pauvres qui sont les plus vulnérables et les moins aptes à faire face aux chocs et à s’en remettre. La pandémie de Covid-19 a exacerbé l’impact des catastrophes naturelles sur les ménages pauvres. Lorsque la pandémie a frappé en 2020, le pays a connu simultanément une sécheresse, laissant près de 2,76 millions de personnes dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë. La Banque mondiale estime que l’effet combiné de la Covid-19 et de la sécheresse a augmenté le taux d’extrême pauvreté de 0,5 point de pourcentage, ce qui équivaut à environ 300.000 personnes supplémentaires extrêmement pauvres.
Financement des risques de catastrophes
Le rapport souligne qu’en 2009, le gouvernement a dépensé 200 millions de dollars pour sa réponse aux inondations (secours, rétablissement, reconstitution), contre 1,4 milliard de dollars estimés nécessaires, selon l’évaluation de l’impact économique. L’estimation des dépenses post-catastrophes indique que les dépenses gouvernementales représentent en moyenne 31% des pertes économiques générées par les catastrophes, avec une tendance à la hausse ces dernières années. A partir de 2011, les dépenses post-catastrophes ont commencé à augmenter pour atteindre plus de 600 millions de dollars américains en 2020. En outre, il existe depuis plusieurs années, un écart entre le budget approuvé pour les dépenses post-catastrophes et le montant déboursé pour la réponse aux catastrophes, c’est-à-dire, qu’une somme plus importante aurait pu être dépensée tout en restant dans les limites du budget.
Le gouvernement s’appuie principalement sur des instruments budgétaires pour répondre aux besoins conjoncturels immédiats et à court terme, après une catastrophe. Ce montant est estimé à 500 millions FCFA.
En 2009, le coût estimé des inondations était de 142 millions de dollars US, mais les autorités n’ont pu réaffecter que 47 millions de dollars US à la réponse dans le budget révisé. Le gouvernement mobilise également des Fonds nationaux, en particulier, le Fonds national de solidarité (FNS), qui a été subventionné chaque année à hauteur de 750.000 dollars en moyenne. Avec la détérioration de la situation des déplacés internes, l’allocation budgétaire a augmenté jusqu’à 2 milliards FCFA (environ 3 millions de dollars). Le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) dispose d’un budget d’intervention annuel de 200 millions FCFA (environ 325.000 USD).
Ambéternifa Crépin SOMDA
Encadré
Inondation du 1er septembre 2009
La catastrophe naturelle la plus importante ces dix années au Burkina Faso est sans conteste l’inondation du 1er septembre 2009. Celle-ci a occasionné de nombreux dégâts humains et matériels. Le 16 décembre 2015, l’Unité de gestion des secours d’urgence, suite aux inondations du 1er septembre 2009, qui a remis officiellement son rapport d’activité au Premier ministre Yacouba Isaac Zida, a relevé que les dépenses totales s’élevaient à 17.144.975.670 FCFA.