• Huile de pétrole, engrais et explosifs en tête
• La Chine demeure le principal fournisseur
• Suivie de la Côte d’Ivoire et de la France
En fin avril 2023, l’Institut national des statistiques et de la démographie (INSD) a publié le flux des échanges extérieurs du Burkina Faso, en ce qui concerne les 3 premiers mois de l’année. On y constate, entre autres, que les montants des importations vers notre pays ont augmenté de 9,7% par rapport au premier trimestre de 2022. Quant aux quantités importées, elles sont de 2,1 millions de tonnes au premier trimestre 2023. Comparé aux 3 premiers mois de 2022, on constate une hausse de 11,8%.
La surprise vient au niveau des pays fournisseurs. Le top 5 des pays fournisseurs du Burkina Faso se discutait entre la Chine, la Côte d’Ivoire, la France, le Ghana et l’Inde, en début d’année 2022. Pour cette année 2023, la Russie marque son entrée dans ce top 5 des pays fournisseurs du Burkina Faso. Rien que pour les mois de février à avril, 75.660 tonnes de produits ont été acheminées vers le Faso, pour une valeur nette de plus de 49 milliards FCFA.
Huile de pétrole, engrais et explosifs en tête
Le produit le plus important en termes de montant venant de la Russie est un composé d’huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux. Les statistiques de l’INSD ajoutent à cette liste « autres que les huiles brutes, les préparations n.d.a., contenant en poids 70 % ou plus d’huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux et dont ces huiles constituent l’élément de base ; de déchets d’huile ».
Il s’agit d’un liquide huileux naturel, composé principalement d’hydrocarbures, parmi lesquels prédominent les hydrocarbures saturés (alcanes, naphtènes). Par distillation dans des conditions déterminées, on en tire divers produits utilisés dans l’industrie (carburants, combustibles, solvants, huiles lubrifiantes, etc.) et la pharmacie (éther de pétrole, vaseline, etc.). Ce produit, le Burkina en a importé de la Russie, 52.146 tonnes, pour une valeur totale de plus de 38 milliards FCFA.
Le pays a aussi investi plus de 4 milliards, cette fois-ci dans l’achat d’engrais chimique. L’on sait que le pays en utilise en grande quantité. Les besoins annuels de sa campagne agricole humide en intrants agricoles sont estimés à 211.856 tonnes de NPK, ceux de l’urée à 79.376. Pour ce premier trimestre 2023, 11.900 tonnes ont été importées de la Russie pour couvrir les besoins du pays.
Le 3e produit dans la liste de l’INSD sont les « explosifs préparés, autres que les poudres propulsives ». Pour le premier trimestre de 2023, 7.760 tonnes de ce produit ont été importées, pour une valeur de 6,2 milliards FCFA. Il est suivi par des produits de la catégorie « Autres ouvrages en fer et en acier », dont 55 tonnes sont entrées dans le pays, pour une valeur de 46 millions FCFA.
La Chine, principal fournisseur
Malgré ces statistiques, c’est la Chine, pour ce premier trimestre de l’année, qui est en tête des pays importateurs au Burkina. Le pays du soleil levant revient au top du classement, après s’être fait devancer par la France en fin d’année 2022. La Côte d’Ivoire se classe à la deuxième place, suivie de la France et la Russie. Le Togo, quant à lui, ferme le classement. Selon les données de l’INSD, la Chine est le principal fournisseur du Burkina au premier trimestre 2023. Le pays a importé de la Chine 117,7 milliards FCFA de marchandises, soit 13,9% des importations totales. Ces importations sont composées essentiellement de « larges plats et tôles en fer ou en acier » (14,6%), des « désinfectants, insecticides, fongicides, herbicides, anti-rongeurs » (4,9%), de « lampes, tubes et valves électriques » (4,1%). La Chine est suivie de la Côte d’Ivoire (13,0%), de la France (8,1%), de la Russie (5,9%) et du Togo (5,6%).
NK
Encadré
Exportations : les recettes en baisse
Les exportations du premier trimestre 2023 connaissent une baisse de 13% en valeur (recettes) et de 14% en volume, par rapport aux 3 premiers mois de 2022. Au premier trimestre 2023, l’or non monétaire demeure le principal produit exporté et représente 74,5% des valeurs d’exportations totales du pays.
Le coton est le deuxième produit exporté et contribue à 8,5% des exportations totales en valeur. Les « fruits (à l’exception des fruits oléagineux) frais ou secs » qui représentent 4,2% des recettes d’exportations constituent le troisième produit le plus exporté au premier trimestre 2023. Ces trois produits représentent 87,1% des recettes totales d’exportations, mettant en exergue la faible diversification des produits exportés par le pays.
Les recettes d’exportations de l’or ont connu une baisse trimestrielle de 38,5 milliards FCFA, soit un recul de 7%. Quant à celles du coton, elles sont passées de 95,1 milliards FCFA au quatrième trimestre 2022 à 58,2 milliards FCFA au premier trimestre 2023. Cette baisse (-38,8%) est due essentiellement au caractère saisonnier de l’activité d’égrainage de coton. o