• Un incident regrettable
• 29 points sur 31 ont trouvé des réponses
L’image a circulé sur les réseaux sociaux. Le 16 avril dernier, des riverains de la mine de Wahgnion ont littéralement assailli les installations de la mine pour y déloger les locataires. Des travailleurs ont été violentés et certains ont été blessés. Cet excès de colère serait lié à une réunion avortée entre les autorités régionales et la mine, interprétée par les populations comme un refus de la mine. C’était le 15 avril 2023.
Finalement, les deux parties ont pu tenir la réunion le 17 avril, soient deux jours après les incidents.
D’après les informations de L’Economiste du Faso, cette réunion de restitution a permis de faire le point de la mise en œuvre des solutions aux plaintes des populations riveraines. Des éléments de réponses de la mine sur les 31 points avaient déjà été présentés aux autorités locales et à la communauté. Seuls deux points de blocage subsistaient avant la réunion du 17 avril. Il s’agit du recrutement des locaux contre le licenciement de 9 employés de la mine jugés indésirables et le bitumage de 42 km de route pour diminuer les désagréments liés à la poussière et à la dégradation de la voie.
Concernant le licenciement des 9 employés, la mine a opposé un refus de principe, car sans preuve de manquement professionnel, leur licenciement serait abusif et exposerait la mine à des poursuites. Cela dit, la mine avait pris des dispositions, afin que les agents concernés par la fatwa des populations ne soient plus des interlocuteurs des communautés locales pour éviter d’exacerber les tensions.
D’après nos informations, certains avaient même déjà été réaffectés sur d’autres sites du Groupe dans le pays, tandis que d’autres avaient fini par démissionner.
Le bitumage de la voie exigé par les populations est un dossier qui semble lourd à gérer techniquement et financièrement. Ici, la mine avait recommandé une étude d’impact de ses activités en termes de poussière et y donner des mesures de mitigation et voir quels seraient les tronçons qu’elle pourrait éventuellement bitumer à la traversée des villages impactés, et non bitumer les 42 km. La mine aurait alors proposé que le budget de l’Etat et le fonds minier soient également mis à contribution. En rappel, la collectivité a bénéficié d’environ 4 milliards FCFA au titre du Fonds minier de développement local entre 2019 et 2022.
FW
Encadré
Genèse de la crise
– La crise éclate en décembre 2022. Les communautés locales de la mine de Wahgnion se plaignent de l’impact de la poussière, les recrutements locaux et la faible intégration économique locale de la mine. La mine est alors bloquée. Une médiation conduite par les ministres en charge du travail et des mines permet de faire baisser la tension et d’obtenir la levée des barricades.
-Suite à la rencontre ministérielle de fin décembre, une autre aura lieu le 29 janvier 2023, conduite par le ministre du Travail, pour, notamment, analyser les 31 points de revendications que les communautés avaient transmis entretemps à la mine. Rendez-vous avait alors été pris pour la fin mars 2023, pour que la mine puisse répondre à ces 31 points.
-La mine met ces 2 mois à profit (février et mars 2023) pour préparer ses éléments de réponses. Sur les 31 points de revendications, l’ensemble avait déjà trouvé des éléments de réponses positifs, il restait 2 points essentiels : le bitumage de 42 km et le licenciement de 9 employés burkinabè.
-C’est donc dans l’attente de la rencontre de restitution de la fin mars 2023, pour laquelle la mine avait relancé les autorités pour s’accorder sur une date, qu’une délégation de l’administration régionale s’est rendue sur le site, le 15 avril dernier, alors que la haute hiérarchie de la mine n’était pas informée, apprend-on. C’est ce rendez-vous manqué qui a probablement engendré une frustration et a malheureusement entraîné les évènements du 16 avril qui ont occasionné des blessures physiques sur des employés de la mine. La mine a attiré l’attention des autorités locales sur le fait que la convocation de la rencontre du 15 avril n’avait pas été faite comme de coutume, d’où la frustration qui a abouti aux incidents.
-Le 17 avril, a eu lieu la rencontre de restitution.