• Se connaître pour mieux commercer et échanger
• Le made in Africa est ancré dans l’accord de création ZLECAF
• 1 milliard 318 millions de francs CFA de biens culturels exportés en 4 ans
Ouagadougou, la capitale burkinabè et celle du cinéma africain, a abrité du 28 février au 04 mars, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Cette 28e édition du FESPACO a offert des cadres de réflexions sur les enjeux et perspectives du septième art. Le panel qui a retenu l’attention du Journal est celui qui a porté sur culture et intégration économique. C’est la thématique qui a nourri le champ de réflexion de la deuxième édition du Made in Africa festival (MIAF), sous le thème: « Quelles contributions de la culture et des arts pour la facilitation des échanges et de l’intégration dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale ».
La cérémonie officielle du MIAF est intervenue le 1er mars 2023. Une activité placée sous la présidence de Jean Emmanuel Ouédraogo, ministre en charge de la communication, de la culture, des arts et du tourisme, le patronage de Wamkele Mene, Secrétaire général de la ZLECAF, et le parrainage de Harouna Kaboré, président du Mouvement endogène, et d’Idrissa Nassa, PDG du Groupe Coris.
Harouna Kaboré dit être convaincu que pour que les peuples puissent échanger et commercer ensemble, il faut qu’ils se connaissent, et pour lui, le meilleur moyen de se connaître passe par la découverte des cultures. « La Zone de libre-échange continentale africaine ne doit pas être seulement un cadre de promotion d’intérêts financiers, elle doit permettre la valorisation de la culture », a-t-il renchéri.
Le Made in Africa est ancré dans l’accord de création de la ZLECAF, a soutenu, pour sa part, Didier Bonyene, représentant du Secrétaire général de la ZLECAF. Son organisation soutient toutes les rencontres de créateurs et innovateurs africains et travaille à réunir les conditions de la promotion des biens immatériels, poursuit-il. Pour preuve, il évoque le protocole d’accord sur la propriété intellectuelle. Ce protocole établit les règles harmonisées et les principes pour la promotion, la protection, la coopération et la mise en œuvre des droits de la propriété, selon lui. « L’objectif spécifique est d’approfondir la culture de la propriété intellectuelle pour contribuer à la promotion de la science, des services, de l’industrialisation, du transfert de technologies et de supporter les industries de création », a-t-il affirmé. Le représentant du ministre en charge de la culture, Etienne Songré Sawadogo, a soutenu que le mouvement d’intégration régionale ou continentale par la culture et les arts était le meilleur qu’on puisse prendre, au regard du contexte et des défis actuels. Tous ont reconnu la richesse et la puissance des potentialités culturelles, artistiques, scientifiques, académiques et sportives du continent africain et du pays des Hommes intègres. Des recommandations ont été faites pour permettre aux hommes de culture du continent de tirer le meilleur parti.
RO (Collaborateur)
Encadré
Du panel
La cérémonie officielle a été suivie du panel sur le thème « Quelles contributions de la culture et des arts pour la facilitation des échanges et de l’intégration dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale ». Il a été animé par Ilboudo Seydou, spécialiste en commerce international et ancien Directeur général du commerce, et de Youssef Ouédraogo, journaliste et opérateur culturel. La modération du panel a été assurée par Khady Evelyne Denise Ndiaye, Directrice du secteur privé UEMOA.
Du panel, il est ressorti que la ZLECAF présente des opportunités pour la culture burkinabè, car cette intégration économique travaillera à lever certaines restrictions, ce faisant, faciliter l’exportation de la culture. De 2017 à 2021, les exportations de certains biens culturels composés uniquement de tableaux, peintures et dessins faits à la main, ainsi que les productions originales de l’art statuaire ou de la sculpture ont été de 1,318 milliard de francs CFA. Pour la seule année de 2021, elles étaient de 192.432.456 francs CFA.
Pour la même période, de 2017 à 2021, les importations des mêmes biens (tableaux, peintures et dessins faits à la main, ainsi que les productions originales de l’art statuaire ou de la sculpture) ont été de 145 millions 963 mille. Pour la période 2021, elles étaient à 37.785.245 francs CFA.o