• Le CIDEF dresse son bilan 2022
• Les membres ont pu réaliser
leurs activités
• Projet d’acquisition d’un siège en 2023
Les membres du Conseil interprofessionnel des entreprises du Burkina Faso (CIDEF) se sont retrouvés dans l’après-midi du 2 février 2023, à Ouagadougou, pour leur traditionnelle rencontre de début d’année. Ce rendez-vous reste une opportunité pour dresser un bilan des activités de la structure durant l’année écoulée et de jeter un regard analytique sur les tendances et perspectives majeures de la vie économique au plan national, sous-régional et international.
Du climat des affaires, le constat révèle que l’activité économique a été fortement impactée dès le mois de février 2022, par la crise russo-ukrainienne, alors même que l’on espérait un répit sur le front de la COVID-19. Le Burkina Faso a été fortement impacté et a enregistré, en 2022, un taux d’inflation de 14,6%, contre 3,9% en 2021.
L’année 2023 a démarré avec une crise financière internationale majeure qui touche de nombreux pays. Au plan national, on note la persistance des attaques terroristes, le déplacement interne massif des populations et ses conséquences économiques et l’avènement de 2 régimes de transition. Sur la base des dernières estimations, l’activité économique a enregistré une décélération de sa croissance pour s’établir à 2,7% en 2022, contre 6,9% en 2021. Quant aux secteurs tertiaire et primaire, ils ont affiché des progressions respectives de 6,3% et 4,3 en 2022. La valeur ajoutée du secteur secondaire a enregistré une baisse de 4,3% en 2022, après une croissance de 8,3% en 2021.
C’est dans ce contexte donc que les chefs d’entreprises sont appelés à évoluer pour faire vivre leurs sociétés et tourner l’économie nationale. « Nous sommes dans ces crises qui sont devenues des crises structurelles, mais les entreprises sont restées résilientes en s’adaptant au contexte. Si on avait prévu de faire un développement de 10, on revoit cela à la baisse. Nous faisons tout pour sauvegarder les emplois, faire fonctionner nos entreprises… nous ne baissons pas les bras. Pour 2023, nous nous préparons pour faire face à ces différentes situations, mais nous avons quand même espoir, compte tenu des initiatives du gouvernement pour une accalmie sur le plan de la sécurité intérieure, et cela sera un point de gagné », a indiqué le président du CIDEF, Lassiné Diawara.
Résilient, le CIDEF l’a été aussi. La structure a pu tenir ses deux assemblées générales annuelles, les réunions mensuelles statutaires de son Conseil d’administration, le renouvellement des membres du Conseil d’administration, accorder 4 audiences, organiser une dizaine de rencontres de concertations avec des institutions. La structure a enregistré 5 nouvelles adhésions et le départ de 3 sociétés. Pour l’année 2023, elle entend poursuivre la redynamisation des commissions spécialisées, acquérir un siège, organiser des séances d’échanges avec l’Etat et offrir davantage de services à ses membres.
Cette rencontre a connu la participation du Directeur général des Douanes et de ses proches collaborateurs. « Nous sommes dans un processus d’élaboration d’un nouveau Code des douanes, et cette rencontre a servi de plaidoyer auprès des membres du CIDEF pour l’appropriation des régimes qui peuvent leur être accordés dans le cadre de leurs affaires », s’est réjoui Mathias Kadiogo, d’avoir été associé à ce rendez-vous. Pour lui, la présence de la Douane auprès de ces entreprises qui contribuent à hauteur de 90% à ses recettes était même un impératif. Les échanges ont permis d’approfondir les informations sur les régimes économiques, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) dans l’espace UEMOA, la taxation des équipements et des matières premières, le commerce des véhicules neufs, les entrepôts…les différentes parties ont promis de se retrouver pour poursuivre la collaboration. « Vous avez des entreprises structurées qui sont les grands contributeurs au niveau des impôts. Nous mettrons tout en œuvre pour que la lutte contre la corruption, qui mine nos affaires, soit une réalité », a rassuré le président du CIDEF.o
Martin SAMA