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Développement du transport aérien: les acteurs de l’aviation civile en réflexion

• A l’occasion des Journées portes ouvertes de l’ANAC

• La multiplicité des taxes et redevances aéroportuaires

pointée du doigt

• La coopération entre tourisme, commerce et l’aérien comme solution

Le Burkina Faso traverse une crise sécuritaire sans précédent dont les conséquences n’épargnent aucun secteur d’activité du pays. Cela a entraîné une baisse de régime de l’aviation civile dont il faut trouver des solutions. C’est dans ce contexte difficile que l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC-BF) a tenu, du 19 au 21 décembre 2022, à Ouagadougou, la deuxième édition de ses Journées portes ouvertes (JPO). Elle s’est tenue sous le thème : « Relance du transport aérien dans un contexte d’insécurité : enjeux, défis et perspectives ». Cette activité vise à accroître la visibilité de l’agence et se veut un cadre d’information, de sensibilisation et de réflexion sur les préoccupations de l’aviation civile dans ce contexte de résilience et d’insécurité.

A l’issue de la cérémonie d’ouverture, une visite des stands et des communications suivies d’échanges ont meublé les activités. Gaoussou Konaté, Directeur conseiller des opérations au sol de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), a fait une communication sur la problématique de la tarification des taxes et redevances aéroportuaires.

Les taxes aériennes peuvent être définies comme des sommes d’argent prélevées par les compagnies aériennes sur chaque billet d’avion pour des raisons fiscales et ne couvrent pas des frais ou des services. Les redevances aériennes, quant à elles, sont des sommes d’argent prélevées par les compagnies aériennes sur chaque billet d’avion pour couvrir les frais d’infrastructure ou des services.

Dans son intervention, monsieur Konaté a fait savoir que les coûts des tarifs de vols en Afrique sont excessifs et le prix des billets non abordable pour les classes moyennes africaines. Pour lui, cela s’explique par l’application de plusieurs taxes et redevances sur les frais de transport aérien des compagnies africaines. Par exemple, pour le Burkina Faso, on compte environ 6 taxes qui sont appliquées sur chaque billet de vol.

Avec le temps, cela a entraîné une tendance à la marginalisation des compagnies aériennes africaines au profit de celles étrangères. En plus, les conséquences de la COVID-19 ont rendu la situation plus difficile. La tendance du trafic des compagnies africaines a régressé jusqu’à moins de 2,5%. Ainsi, 8 des 10 routes les plus lucratives sont desservies par les transporteurs étrangers.

Face à cette situation, le communicateur a appelé les parties prenantes à réduire les coûts, afin de gagner en productivité tout au long de la chaîne d’approvisionnement et pour rendre plus compétitive l’industrie aéronautique africaine. Il a suggéré aux acteurs des secteurs du commerce, du tourisme et du transport aérien à collaborer pour tirer le maximum de profit des deux marchés intra-africains. Il s’agit de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et du Marché unique de transport aérien en Afrique (MUTAA). Sur la base du pouvoir d’achat des classes moyennes, ses acteurs peuvent négocier les produits consommables à des prix abordables et offrir également des tarifs aériens, des produits et services hôteliers abordables. Ces mesures pourraient permettre de stimuler le trafic aérien et par ricochet, développer le commerce et le tourisme.

Cette communication est venue en écho à l’appel lancé par le parrain des journées portes ouvertes de l’ANAC, le Directeur général d’Air Sarada International, Rasmané Daniel Sawadogo. Celui-ci, lors de la cérémonie d’ouverture, a mis le doigt sur les écueils qui plombent le développement des dessertes intérieures, notamment, les nombreux taxes et prélèvements sur les billets d’avion. Il a évoqué le coût du carburant sur le hub de Bobo, qui serait deux fois plus cher qu’à Ouagadougou, et qui handicape les éventuels promoteurs.

Il a également indexé les droits de douanes élevés, lors des achats des aéronefs, alors que des pays de la zone Uemoa, dans le cadre de la promotion de l’aérien, les exemptent.

TA/JB

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