• Rendant le crédit plus cher
• Objectif, contribuer à réduire l’inflation
Il s’agit de la 3e hausse cette année. Le Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO a décidé, le 9 décembre 2022, de relever de 25 points de base, les taux directeurs de la banque centrale et ce, pour compter du 16 décembre 2022. Désormais, le principal taux directeur auquel la Banque centrale prête ses ressources aux banques passe de 2,50% à 2,75%. Une hausse qui s’inscrit dans le cadre de la normalisation graduelle de la politique monétaire entamée depuis juin 2022.
Quel est le lien avec l’inflation ?
Selon le communiqué de la Banque centrale, le relèvement des taux directeurs de la banque vise à contrer l’inflation dans la zone Uemoa. La note de conjoncture de l’Union, en date de novembre 2022, fait état d’un maintien du rythme élevé de progression de l’inflation, en glissement annuel, à 8% en novembre et 7,9% en décembre 2022.
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Afin de combattre la hausse des prix sur le plan monétaire, la BCEAO a relevé ses taux directeurs de 25 points de base. L’utilisation de cet instrument de politique monétaire fait écho aux décisions des Banques centrales de plusieurs autres pays africains, européens et américains. L’objectif étant de réduire la masse monétaire au sein de l’économie, pour lutter contre l’inflation. En gros, rendre le crédit plus cher. Et c’est la Banque centrale de l’Union qui fixe les taux directeurs. Il s’agit des taux qu’elle offre aux banques qui souhaitent se financer auprès de la BCEAO. Et lorsque la BCEAO modifie les taux directeurs, cela se reflète en principe, de manière plus ou moins importante à travers toute l’économie et, notamment, sur les prêts bancaires, les prêts immobiliers, les taux de dépôts bancaires et d’autres instruments de placement, tout en rendant l’épargne moins onéreuse.
En temps normal, si l’inflation est trop élevée en raison d’une demande plus forte que la quantité de biens et de services disponibles, la Banque centrale peut augmenter les taux pour rendre le crédit plus cher. L’économie ralentira, les anticipations d’inflation se normaliseront et l’inflation renouera avec des niveaux plus faibles.
Surtout que selon les perspectives de la Banque centrale, la baisse du taux de l’inflation est attendue au cours des prochains mois et serait liée à l’incidence de l’arrivée des nouvelles récoltes de céréales de l’année 2022 sur le marché. En effet, les estimations provisoires de la campagne agricole 2022/2023 tablent sur une hausse d’environ 16% de la production céréalière dans la zone UEMOA. Cette baisse serait toutefois limitée par la persistance de l’insécurité, qui affecte les circuits de distribution des produits alimentaires.
Cependant, la hausse des taux d’intérêt ne permettra pas à elle seule de résoudre tous les problèmes liés à l’inflation. Réduire la masse monétaire au sein de l’économie pour lutter contre l’inflation suppose que cette dernière est alimentée par un surplus de liquidité, une situation que les experts qualifient d’inflation monétaire.
Or, dans le cas d’espèce, l’inflation en zone UEMOA, et dans la plupart des pays africains, même si elle n’est pas un phénomène nouveau, est essentiellement liée à la hausse des cours mondiaux des produits de base.
NK