Le réseau national de lutte anti-corruption a publié la semaine dernière son rapport annuel sur l’état de la corruption au Faso. Son classement des services publics les plus corrompus était attendu. Son nouvel indice, « l’indice composite de mesure de corruption dans les administrations publiques (ICMC-P) », place en tête le trio Police municipale-douane-Police nationale.
Ce n’est pas une surprise pour une bonne partie de l’opinion. Car ces administrations, avec celles de Dgttm, de l’Education nationale et de la santé se relaient la palme depuis plus d’une décennie. Le phénomène reste tenace malgré les cellules anti-corruption mises en place au sein de certaines structures pour dénoncer les actes repréhensibles.
Ça ne marche pas parce que les victimes ne jouent vraiment pas le jeu : c’est un constat. 3,5% seulement des acteurs directs de faits de corruption ont osé le dénoncer. Et les quelques rares qui le font ne voient pas d’aboutissement à leur à cause du corporatisme ambiant.
Il faudrait donc secouer le cocotier dans tous les sens si on veut une administration vraiment au service des administrés. On parle toujours de volonté politique, c’est essentiel, mais si les administrés et les usagers eux-mêmes qui sont spoliés tous les jours continuent de subir en silence, ne se rebellent pas les choses resteront en l’état.