Ainsi donc le fameux rapport « Doing Business », baromètre mondial du climat des affaires, ne paraitra pas cette année, ni l’année prochaine. Cet instrument de mesure des efforts des Etats en matière de facilitation des affaires, inventé par le Groupe de la Banque mondiale, s’est cassé la gueule, victime de son succès. Quatre pays au moins, si on en croit les indiscrétions, ont réussi à manipuler leurs données, donc leurs classements. L’enjeu était double: la réputation en tant que réformateur et une bonne cote auprès des investisseurs, qu’ils soient multilatéraux ou bilatéraux en termes de taux d’emprunts. C’est donc une grosse escroquerie qui a été servie au monde entre 2008 et 2020, et on comprend la décision radicale de suspendre le rapport. Ce n’est pas pour autant que les pays en développement comme le nôtre devraient relâcher leurs efforts afin d’améliorer les procédures en vigueur, les dégrossir des lourdeurs administratives, souvent sources de corruption et de retards dans l’exécution des marchés publics. Des procédures allégées et transparentes pour booster le développement des affaires et de l’économie, le Burkina est capable de les mettre en œuvre, à condition de le vouloir. Evitons les réformes dictées de l’extérieur, l’occasion est belle de se prendre en charge.o
Par Abdoulaye TAO