Avec le Directeur régional de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Marius Sanon, voici un aperçu de la mise en œuvre de cette initiative dans la région des Cascades.
Dites-nous la place de la production de riz dans les spéculations agricoles
Précisément, dans les productions céréalières régionales, la production rizicole représente10 à 15 % et occupe la seconde place après le maïs.
Quelle place tient la région dans la production du riz ?
La région des Cascades contribue moyennement entre 8-10% à la production rizicole nationale et occupe la cinquième place après le Centre-Est, les Hauts-Bassins, la Boucle du Mouhoun et l’Est (43.429 T).
L’initiative riz vise un million de tonnes cette année, comment vous y prenez-vous sur le terrain ? Quels sont les activités et les moyens mis en œuvre pour atteindre cet objectif ?
Pour la mise en œuvre de l’initiative, la stratégie a consisté en la sensibilisation des acteurs sur l’initiative présidentielle. C’est ainsi que des cadres de concertation ont été mis en place et les radios communautaires ont été mises à contribution pour échanger sur le contexte, les objectifs de l’initiative, les rôles des acteurs de la filière. Par la suite, nous avons procédé à l’identification des actions et ainsi que des besoins des acteurs. Tout ceci a été soumis à l’Etat et aux partenaires au développement intervenant dans la région. Nous sommes donc dans la phase de mise en œuvre et de suivi des actions. En fin de campagne agricole, ensemble les acteurs et les parties prenantes feront le bilan et évalueront les résultats.
Quelles sont les principales activités sur le terrain (activités et moyens)
Les activités majeures sont de plusieurs types.Il y a les aménagements. Pour 2020, l’Etat et ses partenaires ont permis d’aménager 170 ha de nouveaux périmètres irrigués et 250 ha de nouveaux bas-fonds.
Le second type d’activité est la mise à disposition d’intrants agricoles aux producteurs. C’est ainsi que nos services ont pu mettre à disposition 262.847 Kg de semences de variétés améliorées de riz irrigué et pluvial ainsi que 740, 25 tonnes d’engrais minéraux tous types confondus (NPK, Urée et le Di-Ammonium Phosphate (DAP). Une des actions importantes est la fourniture d’équipements agricoles. Ici, l’initiative privilégie les producteurs organisés en coopératives ou autre. On a ainsi pu livrer :
– 04 tracteurs ont été mis à la disposition de sociétés coopératives simplifiées ;
– 03 motoculteurs ont été livrés sur les deux grandes plaines de Douna et Karfieguéla ;
– 04 batteuses de riz au profit des sociétés coopératives simplifiées de producteurs de riz du Pic de Sindou et la plaine de Karfiéguéla. A côté de ces activités citées plus haut, l’accent a été mis sur le renforcement des capacités des producteurs. 6.000 producteurs rizicoles ont été formés aux bonnes pratiques de production du riz à travers le réseau d’appui-conseil. Dans le cadre de l’initiative présidentielle, certains producteurs ont bénéficié de labours gracieux de leurs sites. Au total, 450 ha ont été labourés ainsi.
L’espoir est-il enfin permis avec cette initiative d’aller vers une réduction de notre dépendance des importations ?
Au regard de l’adhésion des acteurs à l’initiative, les ressources dégagées ainsi que la synergie d’action constatée, il est attendu un accroissement significatif de la production au niveau des Cascades et à l’échelle nationale, toute chose qui permettra de réduire les importations et notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur.
Les efforts devront cependant être maintenus et durables les campagnes à venir.
Quels sont les atouts majeurs de cette initiative ?
En premier lieu, je pense que c’est l’engagement politique marquée. Ensuite, il existe dans les Cascades, un potentiel rizicole favorable. On a constaté une mobilisation significative des ressources pour la mise en œuvre de l’initiative. Sans oublier l’engagement et l’appropriation des acteurs techniques et des acteurs de la filière riz. Et avec la synergie d’action autour de l’initiative présidentielle, nous avons bon espoir d’atteindre nos objectifs.
Précisément en ce qui concerne la région, quels sont les résultats attendus en termes de production, de surfaces emblavées et d’amélioration de la chaîne de valeurs ?
Les superficies emblavées sont estimées à près de 25.000 ha, soit un accroissement d’environ 42 % par rapport à la campagne précédente. L’objectif de production au titre de 2020 est de 58.793 tonnes de riz paddy. L’Enquête permanente agricole (EPA) est en cours pour l’évaluation de la production réelle. Cette production augmente significativement les matières premières pour les unités de transformation, les centres d’étuvage et la disponibilité du riz pour les consommateurs et contribuera à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages de la région.
Qui sont les partenaires de cette initiative présidentielle ?
Aux côtés de l’Etat, les principaux partenaires de mise en œuvre de l’initiative 1.000.000 T de riz paddy dans la région des Cascades ont été, entre autres :
– le Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA et PAPFA 4R), le Programme de coopération agricole Burkina Faso- Chine (PCA /BF-CH), le Projet TUUMA, l’ONG OCADES Banfora,
– le Projet petite irrigation dans le Grand Ouest(PIGO), BREP, PRVM Douna- Nionfila, ProCiv, l’Association APME 2A, etc.o
Entretien réalisé par JB
Encadré
Aperçu sur les potentialités agricoles de la région
Le potentiel de bas-fonds est évalué à plus de 161.318 ha, dont 37. 871 ha aménageables en bas-fonds ou périmètres irrigués. L’effort de l’Etat avec l’appui… a donc permis l’aménagement de 410 ha de périmètres irrigués à Douna (Commune de Douna dans la province de la Léraba), 350 ha à Karfiéguéla (Commune de Banfora, province de la Comoé) et plus de 6.000 ha de bas-fonds aménagés grâce à l’appui technique de l’ex-Projet riz pluvial (PRP) et le Projet d’amélioration de la productivité agricole et la sécurité alimentaire (PAPSA).
L’agriculture régionale est diversifiée. Les producteurs font dans les cultures vivrières (maïs, sorgho, riz, fonio) et les cultures de rente dont le coton, la mangue, l’anacarde et le souchet qui est un des produits spécifiques à la région des Cascades.o