Depuis 2015, le Burkina Faso subit des attaques terroristes qui ont occasionné à la date d’aujourd’hui, des centaines de décès, près de 700.000 déplacés et de nombreuses écoles fermées. En ces moments difficiles que vit le peuple burkinabè, la Banque mondiale a décidé d’être solidaire en retenant le Burkina Faso comme pays « fragile » qui mérite un soutien spécial de la part de l’institution de Bretton Wood. Sur ce, le Directeur général des Opérations du Groupe de la Banque mondiale, Alex Van Trotsenburg, a annoncé aux autorités burkinabè une aide financière supplémentaire de 700 millions de dollars US. Les bonnes nouvelles se sont poursuivies avec cette annonce faite par Alex Van Trotsenburg au cours d’un point de presse animé le 19 février 2020 à Ouagadougou. Celui-ci a souligné que le Burkina Faso, à l’instar des autres pays éligibles à l’Association internationale de développement (IDA), bras financier de la Banque mondiale, allait bénéficier d’une assistance financière. IDA va décaisser une enveloppe financière de 82 milliards de dollars US, l’Afrique bénéficiera de 53 milliards de dollars US, dont 7,5 milliards de dollars US pour les pays sahéliens. 25% du montant total ira aux pays fragiles. Il a exhorté le gouvernement burkinabè à mettre l’accent sur la création d’emploi des jeunes à travers la promotion du secteur privé et la mise en œuvre des projets structurels et régionaux.
Gros contributeur à l’Alliance du Sahel
D’après Alex Van Trotsenburg, le Burkina Faso est l’un des plus gros bénéficiaires des ressources IDA parmi les pays sahéliens. Les ressources IDA couvrent la période 2020-2023 et les premiers décaissements sont attendus pour le premier juillet 2020.
L’Association internationale de développement (IDA) est un guichet de la Banque mondiale qui aide les pays pauvres de la planète. Pour les trois dernières années, le Burkina Faso a reçu un cumul de 8,8 milliards de dollars US (annonce faite au Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, le 18 février 2020, par le Directeur général des Opérations de la Banque mondiale). Présent à cette rencontre, le ministre en charge des finances du Burkina Faso, Lassané Kaboré, a mentionné que « cet appui inestimable de la Banque mondiale est fort appréciable et constitue aussi un appel à plus d’efforts pour l’appropriation des projets qui seront mis en œuvre ». Alex Van Trotsenburg prendra part le 25 février 2020, à Nouakchott en Mauritanie, au prochain sommet des chefs d’Etat du G5 Sahel. Selon un communiqué de la Banque mondiale, l’institution financière est très engagée dans la région du Sahel avec une approche intégrée dans le cadre de l’Alliance Sahel dont l’ambition est de soutenir financièrement et de coordonner les efforts de développement et de stabilisation des pays du G5 Sahel. Avec un financement de 6,7 milliards de dollars sur un total de 11 milliards de dollars, le Groupe Banque mondiale est le plus grand contributeur à l’Alliance Sahel.
Ambèternifa Crépin SOMDA La Banque mondiale se prononce sur le chantier Manga-Zabré
Selon le Directeur général des Opérations du Groupe de la Banque mondiale, Alex Van Trotsenburg, la Banque mondiale est très exigeante sur les questions de corruption, de bonne gouvernance. C’est ainsi qu’elle procède, à chaque fois, à des audits et des investigations sur l’ensemble des projets qu’elle finance. « Nous nous assurons que les ressources financières sont bien utilisées à travers des contrôles et d’enquêtes indépendantes », souligne-t-il. Car, dit-il, les ressources mobilisées mises à la disposition des pays en voie de développement proviennent des budgets des différents bailleurs de fonds. Sur certains de ces investissements en souffrance tels que le bitumage de la route Manga-Zabré, dont le délai de livraison a expiré depuis 2019 (NB : début des travaux 2017, fin des travaux 2019), aujourd’hui, accuse un retard, 58% de taux d’exécution à la date du 19 février 2020, les conférenciers ont laissé entendre que la BM suit ces travaux de très près à travers des contrôles terrain. Toutefois, elle reconnait que ce chantier dure et qu’il va falloir trouver des solutions.