Editorial

FCFA

Février a connu une montée au front des opposants au FCFA. Dans des capitales africaines, les contempteurs de monnaie, à coups de marches et de panels, expliquent le caractère néocolonial de cette monnaie commune aux pays membres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). La question est posée sous l’angle de la souveraineté par les activistes. Leur objectif premier: briser le lien entre le FCFA et le Trésor français et dans la foulée, évincer la France du Conseil d’administration de la Banque centrale.
C’est une position politique partagée par bon nombre d’Africains. Celle qui l’est moins, c’est l’argument qui consiste à dire que le FCFA est la cause du sous-développement des pays concernés. Et sur ce volet de la question, des experts commencent à nuancer leurs propos. C’est le cas de cet enseignant malien lors du forum de Bamako sur le FCFA: «Le franc CFA est un problème pour les économies africaines, mais sur la question du développement, il n’est pas le premier problème auquel il faudrait s’attaquer, parce que le développement n’est que le fruit du comportement des hommes. Pour cela, il faut des hommes bien formés, responsables et patriotes». La tendance est donc à l’abandon de la «monnaie coloniale», mais quid de l’alternative? Elle existe pourtant au sein de la CEDEAO. Une monnaie commune est en construction depuis plus de deux décennies. Mais, elle avance à pas de caméléon. C’est ici qu’on a besoin de toutes les intelligences africaines. De report en report, le nouveau terme est prévu pour 2020, sans aucune certitude. Créer une nouvelle monnaie souveraine, nous semble plus compliqué que d’abandonner le FCFA. Arrêtons donc le populisme!

Abdoulaye TAO

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