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Balance des paiements du Burkina Faso: un solde excédentaire de 247 milliards FCFA

Quelle est l’évolution des comptes de la balance des paiements et de la position extérieure globale du Burkina Faso (PEG) en 2017? La réponse à cette question a été donnée par l’Agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à la faveur de sa traditionnelle journée de diffusion des comptes extérieurs. C’était le 26 février 2019 à Ouagadougou, en présence des acteurs de la finance, de la banque et du monde économique. Pour cette année, la présente journée de diffusion a donc retenu le thème: «Problématique de l’aggravation du solde du compte du revenu primaire : analyse diagnostique».

313 entreprises nationales enquêtées
La donnée des collectes a été faite auprès de 313 entreprises nationales en mars 2018, contre 291 en 2017, avec un taux de réponse de 89,8% en 2017, contre 87,6% en 2016 et 86,7% en 2015.
Au terme de l’année 2017, le solde de la balance des paiements du Burkina Faso est ressorti excédentaire de 247,0 milliards FCFA, après un excédent de 239,4 milliards FCFA en 2016. L’analyse détaillée révèle que les comptes extérieurs du Burkina Faso ont été caractérisés par:
1. une accentuation de 58,1 milliards FCFA du solde déficitaire de la balance des transactions courantes en 2017. En particulier, le solde de la balance commerciale, qui recense les transactions ayant porté sur les marchandises générales, l’or non monétaire et les opérations nettes de négoce international de biens, s’est détérioré de 2,7 milliards FCFA pour ressortir en déficit de 3,1 milliards FCFA, en liaison avec une hausse des importations de 12,7%, supérieure à la consolidation de 12,6% des exportations. Le déficit de la balance des services, qui recouvre principalement les échanges avec l’extérieur au titre des transports et des voyages, s’est accentué de 10,0%, en lien notamment avec la progression de la facture du fret de marchandises importées et la baisse des recettes touristiques, pour se situer à 518,7 milliards FCFA. Le solde déficitaire du compte du revenu primaire, qui enregistre les paiements reçus et émis relatifs aux revenus des investissements (investissements directs, investissements de portefeuille, prêts, etc.) ou du travail, s’est atténué de 1,4 milliard FCFA, pour se situer à 230,4 milliards FCFA. S’agissant du compte du revenu secondaire qui recense les transferts courants entre résidents et non-résidents, matérialisé par les dons et aides en nature, les transferts d’économies des migrants vers le Burkina Faso ou vers l’étranger ainsi que les aides en espèces, il a enregistré une diminution de 9,6 milliards FCFA de son excédent, ramené à 231,5 milliards FCFA en 2017 ;
2. un accroissement de 22,7 milliards FCFA du solde excédentaire du compte de capital qui s’est établi à 172,8 milliards FCFA, en relation principalement avec l’afflux des dons projets (+21,2%) au profit de l’Administration publique ;
3. des entrées nettes de capitaux à hauteur de 599,1 milliards FCFA, contre 554,9 milliards FCFA en 2016, soit une augmentation de 44,2 milliards FCFA, en lien notamment avec des investissements nets de portefeuille à hauteur de 112,4 milliards FCFA et des autres investissements (prêts, crédits commerciaux et avances) pour 491,2 milliards FCFA.

NB : Sur la période 2013-2017, en moyenne, les biens d’équipement ont occupé le premier rang des importations (25,4%), suivis des produits pétroliers (24,4%)
NB : La Côte d’Ivoire, à elle seule, a fourni plus de la moitié des importations originaires de l’UEMOA (56,8%), suivie du Togo avec une part de (20,4%)

En conséquence des diverses évolutions, la PEG, qui recense les stocks d’avoirs et d’engagements financiers, a enregistré une dégradation de son solde déficitaire au 31 décembre 2017 par rapport à celui au 31 décembre 2016. Ainsi, à fin décembre 2017, la PEG du Burkina Faso ressort débitrice de 4.330,7 milliards FCFA, contre -4.078,0 milliards FCFA à fin 2016, soit une détérioration de 6,2% (-252,6 milliards FCFA), reflétant une augmentation du stock de passifs financiers des agents économiques résidents vis-à-vis de l’extérieur.

Les recommandations de la BCEAO
Pour atténuer le déséquilibre structurel des comptes extérieurs du Burkina Faso, il est recommandé le renforcement des politiques économiques nationales susceptibles de réduire le déficit des opérations courantes. A cet égard, un accent particulier devrait être mis sur la diversification et la transformation des produits de base ainsi que la maîtrise de l’évolution du compte du revenu primaire qui a enregistré

un déficit cumulé de 932,4 milliards FCFA sur la période 2013 à 2017. Il faut préciser que la balance des paiements est un état statistique présenté sous forme comptable qui récapitule, selon le cadre normalisé de la 6e édition du manuel du Fonds monétaire international (FMI), l’ensemble des transactions financières et non financières entre les résidents et les non-résidents d’un pays au cours d’une période déterminée, généralement assimilée à l’année civile. La rencontre a connu la présence du Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, Céléstin S. Sanon, et du Directeur de l’Agence principale/BCEAO (Ouagadougou), Adama Sankara.

Ambèternifa Crépin SOMDA

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