UNE course contre la montre. C’est le constat récurrent à chaque célébration de la fête nationale au Burkina Faso. Les délais seront-ils respectés? La même question se pose pour la ville de Manga, chef-lieu de la région du Centre -Sud qui accueille cette année les festivités du 11 décembre 2018.
Selon le planning du ministère de l’Administration territoriale, une vingtaine d’infrastructures devrait ainsi voir le jour dans le Centre-Sud. Coût global, plus de 20 milliards de FCFA. Un pactole alloué en moins d’une année pour changer le visage d’une région. Ce devrait être un deal gagnant-gagnant entre
l’Etat, la région, les entrepreneurs locaux et les populations.
On en est loin. Trop de récriminations sur les délais et la qualité des travaux. Et au final, personne n’est satisfait. On croise les doigts afin que Manga ne confirme pas la règle. Le goulot d’étranglement est connu. Et cela commence par les appels d’offres et les procédures de passation des marchés. Lourds et longs. Les infrastructures du 11-Décembre sont réalisées par les ministères sectoriels qui allouent les budgets y relatifs. Il faut donc attendre la mise en place du budget de l’année en cours dans les ministères pour le début des travaux, entre mars et avril. Et il faut compter avec la saison des pluies.
Le contrôle qualité pèche. L’exemple des réalisations de Dédougou, dégradées à peine trois mois après la célébration, ne doit plus se reproduire. Et les responsabilités doivent être situées L’objectif de la délocalisation des festivités du 11-Décembre n’est-il pas de développer les régions par la réalisation d’infrastructures?
Le rôle du gouvernement est donc de veiller à la bonne qualité et à la durabilité de ces infrastructures réalisées. Si ce principe n’est pas respecté, alors cette délocalisation est un gaspillage d’argent. Il faut arrêter le culte de la médiocrité.
Elza Sandrine SAWADOGO