De l’aveu du ministre des Transports au Burkina, la mesure de contrôle de la charge à l’essieu s’applique difficilement sur le terrain. Si le Burkina, pays de l’hinterland, l’applique rigoureusement ; comme il le fait d’ailleurs pour tous les autres textes communautaires ; il se tire une balle dans le pied.
Le fameux règlement 14 voudrait que tout camion pris en flagrant délit de surcharge soit délesté de son surplus de charge, au nom de la protection des infrastructures routières acquises à coup de milliards de FCFA de prêts. Derrière cette noble idée, nos autorités se heurtent aux mauvaises habitudes de nos transporteurs pour qui «la surcharge est une seconde nature». La supprimer créerait inévitablement un manque à gagner, car il y a une «économie de la surcharge» qui ne fait pas vivre que les transporteurs sur nos routes.
Et, tant que l’on ne trouvera pas une solution d’atténuation à ce manque à gagner qu’il faudrait bien calculer un jour, l’application intégrale du règlement 14 restera problématique. Et les campagnes de sensibilisation n’y feront rien.
Car c’est une question de survie pour certains acteurs, voire pour certains pays de l’hinterland. Le manque à gagner créé par le contrôle de la charge à l’essieu, immanquablement, sera rattrapé sur les prix des marchandises à travers une hausse des coûts de transport. Un pays comme le Burkina ne peut se le permettre actuellement. D’où la nécessité de revoir le règlement 14 qui, depuis 2005, a du mal à se concrétiser. Il faut donc une alternative.
Abdoulaye TAO