Reportée, puis finalement annulée, la rencontre annuelle gouvernement/secteur privé est passée à la trappe.
Elle se tiendra probablement l’année prochaine. Lors du premier report, on avait pensé à la proximité des élections consulaires. Les opérateurs économiques étaient en campagne pour désigner leurs représentants à l’assemblée consulaire au scrutin prévu le 13 novembre. Et ils n’auraient pas eu toute l’attention requise par une rencontre aussi importante. C’était le premier face-à-face officiel entre le gouvernement Kaba et le secteur privé, dont on connait les attentes en cette période post-insurrectionnelle.Tenir la rencontre à quelques jours de cette élection posait également la question de la représentativité et de la légitimité des interlocuteurs. La Chambre de commerce est sous délégation provisoire et elle est le principal interlocuteur du gouvernement dans l’organisation de cette activité. Le ministère du Commerce le sait. Et on ne comprend pas pourquoi la nouvelle date proposée par le gouvernement n’est pas allée au-delà de celle du scrutin, afin de permettre une rencontre plus sereine. Cela laisse le temps aux parties de mieux s’organiser. D’abord le gouvernement. Toutes ses énergies sont concentrées actuellement sur le plan de relance de l’économie nationale. Il est à la recherche des ressources pour le financer, à travers la table ronde de Paris des 7 et 8 décembre prochains. Idéalement, cette tribune de Bobo-Dioulasso devrait permettre au gouvernement de faire des annonces concrètes aux chefs d’entreprises sur la question des indemnisations après le saccage des certaines sociétés lors de l’insurrection et l’épineuse question du financement.
Pour le secteur privé, cette annulation permet surtout de mettre en place le nouveau bureau consulaire qui, forcement, n’aura pas la même attitude vis-à-vis du gouvernement. Le renouveau de la Chambre de commerce devrait pouvoir inciter à un nouveau type de dialogue avec l’autorité.
Abdoulaye TAO
Commentaires