Editorial

Relance

Trop de bla-bla. Les dossiers judiciaires phares stagnent. Trop d’intrigues. Des règlements de comptes par médias interposés. Bref, le pays s’empêtre dans un vaste théâtre d’ombres, au risque de passer à côté de l’essentiel: la relance économique. Le constat est que l’on dépense un peu trop d’énergie sur des sujets qui ne sont pas vraiment la priorité des priorités du gouvernement actuel. A tort ou à raison, il est en train de se laisser embarquer.
Pas que l’issue judiciaire des dossiers n’apportera rien. Pas que les responsables de la transition ne doivent pas rendre gorge de leur mauvaise gestion éventuelle, au nom de la redevabilité et de la transparence. La justice reste un des piliers de cette reconstruction démocratique en marche. Mais à ce petit jeu de chaises musicales que l’on observe autour des deux dossiers emblématiques du putsch manqué et celui de l’assassinat de Thomas Sankara, la confiance aux nouveaux acteurs qui conduisent l’instruction des dossiers risque de prendre un coup.
Pourtant, sur le terrain purement économique, le gouvernement, à petits pas certes, pose les jalons de cette relance tant attendue et qui fait perdre le sommeil à toutes les entreprises qui vivent de la commande publique. Le gouvernement s’est engagé dans la loi de finances rectificative 2016 à régler une partie de sa dette intérieure pour un montant de 68 milliards de FCFA.
Tout le monde ne passera donc pas à la caisse en 2016. Mais c’est déjà de quoi dégripper la machine. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’initiative du Premier ministre qui a rencontré les banques à propos du financement de l’économie. Il souhaite que celles-ci accompagnent le gouvernement à travers des crédits à long terme pour les investissements des entreprises. Reste à trouver les modalités pratiques qui vont permettre l’effectivité de ce souhait, quand on sait que les entreprises ont souvent maille à partir avec leurs banques, justement à cause des retards de paiement au niveau de l’Etat sur des marchés qu’elles ont préfinancés. La machine a besoin d’être huilée à ce niveau-là.
Abdoulaye TAO

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