Dans l’histoire récente de notre Assemblée nationale, c’est la deuxième fois que les députés mettent en place une commission d’enquête parlementaire. Le 29 Juin, une commission d’enquête a été instituée pour investiguer sur la fraude fiscale, les restes à recouvrer et les chèques sans provision. Au fil des années, le montant des sommes dues a pris des proportions hallucinantes : 26 milliards pour les chèques sans provision en 2014. Pour les restes à recouvrer, plus de 100 milliards de francs sont à récupérer.
L’enquête parlementaire est une initiative louable qui entre dans la logique de l’insurrection populaire qui veut que plus rien ne soit comme avant. L’objectif est de comprendre comment on en est arrivé là et de faire des propositions pour améliorer le niveau de recette propres. Les procédures de recouvrement actuelles sont-elles efficaces? Dans le cas contraire, il faudra les changer. Ou bien, ce manque à gagner est-il le fruit d’actes de complicité, de concussion et de corruption? Cette seconde hypothèse n’est pas à écarter quand on sait que certains gros contribuables narguaient les agents des impôts venus faire leur travail. Le comble de l’incivisme c’est la défiance de l’autorité. C’est tout cela qu’il faut changer par la sensibilisation, la dénonciation mais surtout par la répression. Le gouvernement de la transition a déjà fait publier la liste des entreprises émettrices de chèques sans provision. Leur réputation a dut-elle en souffrir, l’opinion a accueilli favorablement cette action. Il reste que du côté des procédures judiciaires, c’est le statu quo. Tel était le cas sous l’ancien régime. En sera-t-il autrement sous la transition?Abdoulaye TAO.