Editorial

Gaz

La détente s’amorce sur le marché du gaz. Les bouteilles circulent mieux. Dans quelques semaines, on aura oublié cette pénurie, en attendant un nouveau pic de consommation, probablement à la prochaine saison des pluies et de froid. On n’est donc pas sorti de l’auberge, loin s’en faut. La croissance annuelle de la consommation est de 20% ces dernières années. Ce qui veut dire que dans moins de 5 ans, la consommation va doubler. Que fait-on alors pour suivre cette demande ? Au lieu de réponses intelligentes et courageuses, les acteurs du secteur se livrent à une bataille de chiffonniers où chacun accuse l’autre d’être responsable de la pénurie. Entre la Sonabhy, les marketeurs et les revendeurs, on ne sait plus qui dit vrai. Le consommateur, lui, trinque pendant ce temps. D’où le coup de gueule des centrales syndicales qui vont désormais accentuer la pression sur le Gouvernement. Le secteur a urgemment besoin d’investissements. C’est ce que le régime déchu n’a pas compris. Il lègue au gouvernement de la transition un cas pratique. Une question de souveraineté à trancher dans le vif.
C’est la politique énergétique qu’il faut repenser. La Sonabhy est en panne d’investissements. Elle a le monopole de l’approvisionnement et de l’emplissage. Si pour la gestion des stocks de gaz, ses stocks de sécurité ont été souvent à la hauteur, pour l’emplissage, il y aurait des choses à redire. Le centre actuel est dépassé. Et la pénurie du moment est amplifiée parce que, justement, le second centre emplisseur prévu pour 2012 n’arrivera finalement qu’en septembre 2015. Et avec une capacité supplémentaire qui sera probablement dépassée très rapidement. L’emplissage est le principal goulot d’étranglement. Si la Sonabhy n’a pas les moyens d’en construire plus, il faudra s’allier avec le privé pour résorber les pénuries, surtout que la loi prévoit que les marketeurs puissent en disposer sous le contrôle de la Sonabhy. C’est une des solutions radicales. Il faut être courageux et la mettre en œuvre en taisant les intérêts égoïstes. Les autres pays le font.
Abdoulaye TAO

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